au sommaire
Réduire au minimum la distance parcourue par un avion entre le départ et l'arrivée n'est pas un calcul aussi simple qu'il en a l'air... Bien sûr, pour les longues distances, il faut, comme pour un navire, tenir compte de la rotondité de la Terre et déterminer une orthodromie (route la plus courte) plutôt qu'une loxodromie (route à cap constant). Les conditions météométéo jouent aussi leur rôle mais ce n'est pas tout : la réglementation aérienne et la régulation du trafic ajoutent un ensemble de données plus complexe à traiter.
Entre les modifications de route et l'espacement des appareils à l'atterrissage imposés par les contrôleurs aériens, le trajet peut être notablement augmenté. Mais il n'est pas si facile de prévoir en temps réel, ou au moins juste avant le départ, quelles vont être ces contraintes. Il faut tenir compte du trafic et appliquer les mêmes critères que ceux des services de régulation de trafic. Une telle prévision semble beaucoup plus difficile que celle de l'évolution de la situation météo...
Raccourcir un peu les trajets en tenant compte du trafic
C'est le problème auquel s'est confronté Lufthansa Systems, qui apporte une solution sous la forme d'un module supplémentaire à son logiciellogiciel Lido Operating Center (Lido OC), utilisé par de nombreuses compagnies aériennes comme système de gestion des plans de vol. Baptisé TFR, ce module additionnel optimise le trajet de sorte de minimiser les modifications de route ou d'altitude imposées par les organismes de contrôle.
Présenté au Singapore Airshow, le module TFR est déjà en expérimentation en situation réelle dans trois compagnies mais les explications restent évasives. Le fonctionnement détaillé de cette analyse logicielle est en effet considéré comme un secret industriel.
Le bilan peut sembler maigre : le gain moyen se mesure en minutes de vol. Lors de la présentation, Marc Szepan, un des responsables de Lufthansa Systems, rapportait que la compagnie Lufthansa a gagné 18 minutes en modifiant le dernier segment de vol à l'approche de l'aéroport de Hong-Kong. En moyenne, affirme Marc Szepan, « le module TFR réduit de 2 % la consommation de carburant des avions ». Pour un vol de deux heures d'un Airbus A320, qui avale environ 5 tonnes par heure, le gain représente donc 200 kilogrammeskilogrammes, soit l'équivalent de quelques minutes de roulage (il en faut 300 au même A320 pour assurer le roulage sur l'aéroport de Roissy).
Mais réduire de 2 % la consommation des avions de ligne est déjà un point positif et Lufthansa Systems n'a pas manqué d'avancer l'argument écologique, expliquant que les émissions de gaz carbonique sont diminuées d'autant...