Emmanuelle Marie Charpentier est une professeur et chercheuse française en microbiologie, génétiquegénétique et biochimiebiochimie. Depuis 2015, elle est la directrice de l'Institut Max PlanckMax Planck de biologie des infections à Berlin. 

En 2020, Emmanuelle Charpentier et la biochimistebiochimiste américaine Jennifer Doudna, de l'université de Californie à Berkeley, ont reçu le prix Nobel de chimiechimie pour le développement d'une méthode d'édition du génomeédition du génome. Il s'agit du premier prix Nobel de science remporté par deux femmes ensemble. Depuis, Emmanuelle Charpentier est mondialement reconnue pour avoir transformé le domaine scientifique de la génétique moléculaire.

Ses débuts dans la recherche

Emmanuelle Charpentier est née en 1968 à Juvisy-sur-OrgeOrge, en France. En 1991, elle est diplômée de l'université Pierre et Marie CurieMarie Curie à Paris après avoir étudié la biochimie, la microbiologie et la génétique. En 1995, elle obtient son doctorat en microbiologie à l'Institut Pasteur, où il a fait des recherches sur les mécanismes génétiques et moléculaires à l'origine de la résistancerésistance aux antibiotiques

Lorsque les nouvelles technologies moléculaires et cellulaires deviennent disponibles au début des années 1990, elle y concentre son travail. Ainsi, Emmanuelle a réalisé une étude de la manière dont les agents pathogènespathogènes bactériens infectent et interagissent avec leurs hôtes et avec l'environnement. Elle a étudié les mécanismes moléculaires au cours d'une infection, dans le but de trouver de nouvelles voies qui pourraient être exploitées au profit de la médecine.

Passage dans diverses institutions

En 1996, elle s'est installée aux États-Unis, où elle a travaillé dans plusieurs hôpitaux. La liste est longue : l'université Rockefeller, le centre médical Langone de l'université de New York, l'institut Skirball pour la médecine biomoléculaire, l'hôpital de recherche pour enfants St Jude à Memphis... 

Au début des années 2000, elle retourne en Europe, d'abord à Vienne, puis à l'université d'Umeå en Suède. Elle y prend le poste de directrice de la recherche à Molecular Infection Medicine Sweden. En 2013, elle est nommée professeur au Centre Helmholtz pour la recherche sur les infections à Braunschweig. Par la suite, elle obtient la chaire Alexander von HumboldtAlexander von Humboldt à la faculté de médecine de Hanovre (MHH), en Allemagne. En 2015, Emmanuelle Charpentier accepte l'offre de la Société Max Planck de diriger le nouvel Institut Max Planck de biologie des infections à Berlin. Parallèlement, elle conserve sa chaire de professeur invité à l'université d'Umeå.

Transformer la génétique moléculaire

En août 2012, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna publient dans « Science » un article qui transforme le champ de la génétique moléculaire. En effet, elles montrent que lorsqu'une bactériebactérie est envahie une seconde fois par un virusvirus, la copie de l'information génétique virale stockée dans les séquences CRISPRCRISPR (exprimée sous la forme du double tracrRNA : crRNA) recrute une protéineprotéine appelée Cas9, qui va alors chercher et détruire l'ADNADN viral, en le découpant. Cette découverte a ouvert la voie à une approche entièrement nouvelle et passionnante de l'édition du génome

L'étude propose une technique chirurgicale permettant de retirer ou d'ajouter de l'ADN à des endroits précis. Cette technologie est déjà utilisée dans de nombreux laboratoires du monde entier. Elle contribuera à la mise au point de nouveaux traitements pour un large éventail de maladies humaines et de troubles génétiques.

Pour la découverte de ces outils, elles obtiennent conjointement le prix Nobel de chimie en 2020. Le jury a déclaré qu'il s'agissait  d'un outil permettant de comprendre la fonction des gènesgènes et de traiter les maladies . En outre, en 2015, le magazine Time a désigné Charpentier comme l'une des 100 personnes les plus influentes au monde (avec Jennifer Doudna).

Reconnaissance

Emmanuelle Charpentier a reçu de nombreux prix, reconnaissances et distinctions internationaux. Parmi elles, citons :

  • le prix Nobel de chimie 
  • le prix Breakthrough en sciences de la vie 
  • le prix Louis-Jeantet en médecine 
  • le prix international de génétique de la fondation Gruber 
  • le prix Leibniz, la récompense la plus prestigieuse d'Allemagne
  • le prix Kavli en nanoscience
  • le prix Frontières de la connaissance de la Fondation BBVA avec Jennifer Doudna et Francisco Mojica