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    Les arguments de Darwin

    Les arguments de Darwin

    Dans sa démonstration, DarwinDarwin s'appuyait sur plusieurs sciences naturelles : la zoologie, la botaniquebotanique, l'anatomieanatomie comparée, l'embryologie (l'étude du développement des individus, de la fécondationfécondation à l'âge adulte), la paléontologiepaléontologie (l'étude des fossilesfossiles) ou encore l'éthologieéthologie (l'étude du comportement des animaux).

    Ainsi la comparaison des squelettes des animaux vertébrésvertébrés montre des structures identiques, même si leur taille et leurs formes varient. Si l'on compare les squelettes d'un homme et d'un guépardguépard, on trouve des os qui ont la même forme générale, situés aux mêmes emplacements, relativement aux autre os. On reconnaît sans peine le fémurfémur, le tibiatibia et le péronépéroné du guépard qui correspondent précisément aux os de la cuisse et de la jambe de l'homme. Pour expliquer cette identité de structures entre ces deux espècesespèces si différentes, on peut évidemment invoquer une intervention divine : « Dieu les a créés sur le même plan, selon sa volonté ».

    Guépard, <em>Acynonyx jubatus</em>, Afrique subsaharienne,Moyen-Orient (h. ép. 70 cm) coll. MNHN.<br />Tous droits réservés. Photo tirée du livre &quot;Evolution&quot;  de Jean-Baptiste de Panafieu et Patrick Gries <br />© Éditions Xavier Barral/Muséum National d'Histoire Naturelle

    Guépard, Acynonyx jubatus, Afrique subsaharienne,Moyen-Orient (h. ép. 70 cm) coll. MNHN.
    Tous droits réservés. Photo tirée du livre "Evolution"  de Jean-Baptiste de Panafieu et Patrick Gries
    © Éditions Xavier Barral/Muséum National d'Histoire Naturelle

    Légende : le squelette du guépard révèle un ensemble d'adaptations à la course. Les membres postérieurs sont formés de trois segments de même longueur (correspondant à la cuisse, à la jambe et au pied) ce qui permet d'augmenter la poussée du pied par une extension de grande ampleur.  La souplesse de la colonne vertébralecolonne vertébrale et l'élasticité des ligaments lui permet d'emmagasiner l'énergie lors de la flexionflexion, pour la restituer lors de l'extension du corps. La course est aussi facilitée par la petite taille de la tête (en comparaison de celle d'un lionlion, par exemple).

    C'est possible, mais invérifiable. Il ne s'agit donc pas d'une explication, mais d'une simple affirmation, qui ne peut être ni confirmée, ni infirmée. On sort là du domaine scientifique. Si on souhaite y rester, il faut bien chercher une explication qui s'appuie sur des preuves matérielles. Or l'idée d'une ascendance commune peut être argumentée, par exemple par le fait que les embryonsembryons des deux espèces se ressemblent bien plus que les adultes. Cela correspond aux mécanismes du développement : les structures les plus fondamentales, les plus anciennes, se mettent en place avant les autres, qui correspondent à une différenciation ultérieure de l'espèce. Cette similitude embryonnaire serait l'héritage d'une espèce ancestrale commune, à l'origine des hommes et des guépards.

    Tous droits réservés. Photo tirée du livre &quot;Evolution&quot;  de Jean-Baptiste de Panafieu et Patrick Gries <br />© Éditions Xavier Barral/Muséum National d'Histoire Naturelle

    Tous droits réservés. Photo tirée du livre "Evolution"  de Jean-Baptiste de Panafieu et Patrick Gries
    © Éditions Xavier Barral/Muséum National d'Histoire Naturelle

    Légende : « Prenez le squelette de l' homme, inclinez les os du bassin, accourcissez les os des cuisses, des jambes et des bras, allongez ceux des pieds et des mains, soudez ensemble les phalangesphalanges, allongez les mâchoires en raccourcissant l'os frontalfrontal, et enfin allongez aussi l'épine du dosdos, ce squelette cessera de représenter la dépouille d'un homme, et sera le squelette d' un cheval. » (Buffon, 1753)  Coll. Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse

    L'observation du pied d'un cheval révèle d'autres indices intéressants, comme les petits os appelés stylets, qui se trouvent de part et d'autre de l'os canon du cheval. Cet os canon correspond, d'après sa position, aux os métacarpiensmétacarpiens de la paume de l'homme (ou s'il s'agit de la patte postérieure, aux os métatarsiensmétatarsiens de la voûte plantairevoûte plantaire). Alors que nous avons cinq os dans la paume, le cheval n'en possède qu'un mais les deux stylets qui l'accompagnent sont les vestiges de deux autres os. Dans certains cas d'anomalieanomalie du développement, ces os se développent plus et sont même parfois prolongés de deux doigts supplémentaires. Or certains chevaux fossiles possédaient justement 3 doigts à chaque membre. On peut suivre dans les archives fossiles le passage de « chevaux » archaïques à 4 et 5 doigts, à des espèces à 3 doigts, plus ou moins développés et enfin aux « chevaux » modernes (qui peuvent aussi être des zèbres ou des ânes) à un seul doigt.

    Pour Darwin, ces faits n'étaient compréhensibles que par l'hypothèse d'une continuité entre les fossiles et les chevaux actuels. Cependant, certaines de ses hypothèses ne pouvaient pas, à son époque, être suffisamment étayées.