La transfusion de plaquettes sanguines sauve chaque jour de nombreuses vies, mais la manipulation de ces cellules est particulièrement délicate. A température ambiante, elles ne survivent que cinq jours. Pour les préserver, la congélation a bien été envisagée mais les plaquettes n'y résistent pas et disparaissent quelques heures après la transfusion.

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    Cette "fragilité" a trouvé un début d'explication en janvier dernier grâce à Thomas Stossel et ses collègues de l'Université Harvard.
    D'après leur travail paru dans le journal The Cell, la congélation provoque en fait l'agrégation de protéines réceptrices à la surface des plaquettes. Après transfusion, ces agrégats stimulent la réaction de cellules du foiefoie qui vont bannir les plaquettes de la circulation sanguine.

    Toutefois, la même équipe vient de publier dans la revue Science une étude qui pourrait permettre de contourner ce problème.
    In vitroIn vitro, les chercheurs ont pu montrer que, lors de la congélation, une moléculemolécule de sucresucre des récepteurs se retrouve plus exposée, conduisant les plaquettes vers le foie.
    Les chercheurs ont alors eu l'idée de masquer ce sucre par une autre molécule.

    Des cellules sanguines issues de souris ont ainsi été placées dans une solution contenant cette seconde molécule (un autre sucre), puis congelées pendant deux heures avant d'être réinjectées. Après 24 heures, le nombre de plaquettes présentes étaient à peu près le même qu'au moment de la transfusion.

    Bien entendu, des essais complémentaires devront être menés avant de statuer sur la faisabilité et l'intérêt de la méthode chez l'homme, mais des tests préliminaires en laboratoire auraient d'ores et déjà donné de bons résultats.