Aujourd'hui dans Patient bizarre, une octogénaire qui a l'impression de revivre en boucle les mêmes événements !


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    Dans le film Un jour sans fin, Bill Murray se réveille tous les jours le 2 février et doit revivre en boucle le Jour de la marmotte. Si ce film est une fiction, il existe une maladie psychiatrique qui provoque les mêmes symptômes, l'impression de revivre constamment les mêmes événements. En 2020, une Hollandaise de 84 ans consulte un psychiatre d'un hôpital de La Haye avec des problèmes déconcertants : elle a l'impression de revivre les mêmes événements. Pour elle, les mêmes émissionsémissions passent en boucle à la télé. Elle raconte également que les matchs de foot, pourtant en direct, sont en réalité des rediffusions. Sa fille lui parle d'une exposition à venir dans un musée de la ville, mais l'octogénaire lui assure qu'elle l'a déjà vue. Elle aborde des inconnus dans la rue, pensant qu'il s'agit de connaissances. Bref, la vie de cette femme est devenue une succession troublante de « déjà-vu » et de confusion qui inquiète ses proches.

    Comme Bill Murray dans le film, une femme de 84 ans à l'impression de revivre constamment les mêmes événements. © Un Jour sans fin, <em>Columbia Pictures</em>
    Comme Bill Murray dans le film, une femme de 84 ans à l'impression de revivre constamment les mêmes événements. © Un Jour sans fin, Columbia Pictures

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    Un jour sans fin

    Ayant eu des crises d'épilepsie par le passé, qui peuvent engendrer des paroles sans queue ni tête, les médecins partent dans cette direction et lui prescrivent des antiépileptiques. Ces symptômes ne s'améliorent pas et les changements de traitement n'y changent rien. Des tests neuropsychiatriques mettent en lumièrelumière une légère dépression et un terrain anxieux, mais rien qui puisse expliquer ces symptômes. Après deux ans de suivi, l'état de la patiente n'a pas beaucoup évolué à part le travail sur l'acceptation de son état. Elle est finalement diagnostiquée pour un « syndrome de déjà-vécu » sans origine connue.

    Le « déjà-vécu » est une maladie très rare qui appartient, comme le « déjà-vu », à la famille des paramnésies. Il n'y a que 14 cas sérieux décrits dans la littérature scientifique, le premier étant décrit dans les années 1920. C'est celui d'un jeune soldat français qui croyait avoir déjà vécu l'intégralité de sa vie. Il souffrait d'une forme neurologique du paludismepaludisme probablement à l'origine de ces symptômes. Il était convaincu que le mariage de son frère n'était que la répétition d'une autre cérémonie. Des symptômes qui le laissaient dans un sentiment de paranoïa et d'agitation constante.

    Nous avons tous déjà eu une sensation de « déjà-vu », une forme légère et bénigne de paramnésie, mais les « déjà-vécu » sont considérés comme une forme sévère ou grave de ces troubles neurologiques. Il n'y a pas de traitement type pour cette maladie, il s'administre au cas par cas selon son étiologie. Un accompagnement du patient et de ses proches pour comprendre et accepter la maladie est primordial.