L’addiction à la cocaïne est très forte et difficile à soigner. Pour la combattre, des scientifiques américains proposent d’associer deux médicaments, la naltrexone et la buprénorphine, aux effets complémentaires. Chez les rats, cela semble plutôt prometteur…

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    La natréxone et la buprénorphine seront testées ensemble chez l'Homme pour voir si ces molécules aident les patients dépendants à la cocaïne à sortir de leur addiction. © higlu, Flickr, cc by nc nd 2.0

    La natréxone et la buprénorphine seront testées ensemble chez l'Homme pour voir si ces molécules aident les patients dépendants à la cocaïne à sortir de leur addiction. © higlu, Flickr, cc by nc nd 2.0

    George Koob et son équipe du Scripps Research Institute à La Jolla en Californie ont testé auprès de rats... cocaïnomanes, l'association de deux antagonistes (ou inhibiteurs) des opiacés : la naltrexone et la buprénorphine.

    La première moléculemolécule est indiquée en France « dans le traitement de soutien dans le maintien de l'abstinence chez les patients alcoolo-dépendants », explique l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur son site InternetInternet. Sans doute plus connue du grand public, la seconde est le principe actif du Subutex - et de ses génériques - indiqué dans le traitement de substitution de la dépendance aux opiacés.

    La cocaïne, issue de la coca, se consomme le plus souvent sous forme de poudre. Elle est connue pour ses effets psychotropes et addictifs et est illégale dans le monde entier. © <em>Drug Enforcement Agency</em>, Wikipédia, DP

    La cocaïne, issue de la coca, se consomme le plus souvent sous forme de poudre. Elle est connue pour ses effets psychotropes et addictifs et est illégale dans le monde entier. © Drug Enforcement Agency, Wikipédia, DP

    Naltrexone et buprénorphine, la solution contre la cocaïne ?

    Au cours de leur étude publiée dans Science Translational Medicine, les scientifiques ont combiné « de faibles de doses de naltrexone avec de la buprénorphine ». Ils ont ainsi observé un changement de comportement des animaux face à la cocaïne : « ils avaient moins tendance à en prendre de façon compulsive ».

    George Koob explique que « l'idée d'une association médicamenteuse dans la prise en charge de l'addiction à la cocaïne est prometteuse ». Bien souvent, « avec la buprénorphine, le risque est de remplacer une addiction par une autre, c'est-à-dire que les patients deviennent accros à cette molécule ». À partir de ce travail, les médecins espèrent ainsi pouvoir « contourner ce problème en y associant la naltrexone ».

    Les études chez l'Homme sont désormais particulièrement attendues. Un travail devrait bientôt démarrer à l'University of California à Los Angeles (UCLA). Son objectif est d'évaluer les effets de la combinaison buprénorphine-naltrexone versus placeboplacebo-naltrexone auprès d'un groupe de 300 patients dépendants à la cocaïne. Les premiers résultats sont attendus courant 2014.