Pas moins d'1,5 million de Français souffrent d’insuffisance cardiaque, une pathologie responsable d’un décès toutes les sept minutes. Essoufflement, œdèmes, prise de poids, fatigue sont des signes précurseurs qui restent encore trop méconnus du grand public.


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    Ce constat alarmant est la cause de retards de prise en charge, d'hospitalisations et de décès qui pourraient être évités, déplore le Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (Gicc) de la Société française de cardiologie (SFC).

    Quatre symptômes doivent alerter, souligne le Pr Thibaud Damy, président du Gicc : l'essoufflement à l'effort ou survenant en position allongée, une prise de poids importante et rapide, avec des œdèmes (gonflements) des jambes et pieds, et une fatigue importante limitant l'activité quotidienne.

    Dans l'insuffisance cardiaque, le cœur n'assure plus le débit sanguin nécessaire aux besoins de l'organisme. Plusieurs facteurs augmentent le risque comme la tension (hypertension artérielle), le diabète, l'angine de poitrineangine de poitrine ou des antécédents d'infarctus cardiaque. L'insuffisance cardiaque peut également avoir des causes génétiquesgénétiques. Sa fréquence augmente avec l'âge et l'on va atteindre les trois millions de patients dans quelques années, selon le Pr Damy.

    Un essoufflement anormal est un signe qui doit inquiéter. © lctrail, Fotolia
    Un essoufflement anormal est un signe qui doit inquiéter. © lctrail, Fotolia

    Une méconnaissance des symptômes de l’insuffisance cardiaque

    Cette année, deux nouvelles enquêtes, l'une auprès de 5.000 Français âgés de 18 à 75 ans et l'autre interrogeant près d'un millier de patients hospitalisés pour une décompensation cardiaque, appuient ce constat de méconnaissance de la maladie. L'essoufflement n'est relié à une maladie cardiovasculairemaladie cardiovasculaire que par 44 % des Français. Les œdèmes et la prise de poids rapide (due à une rétention d'eaurétention d'eau et de sel), pourtant des signes d'alerte fondamentaux, ne sont reliés à l'insuffisance cardiaque que par 6 % des personnes interrogées et moins d'une sur quatre associe une fatigue sans raison à cette maladie.

    La deuxième étude montre que les patients hospitalisés pour une insuffisance cardiaque aggravée (décompensation) n'identifient guère mieux les signes d'alerte. Plus de 80 % ont reconnu avoir ces symptômes plusieurs jours avant d'être hospitalisés, voire depuis au moins deux mois (31 %). Et le diagnosticdiagnostic n'apparaît pas expliqué clairement au patient : près d'un patient sur quatre pense être « insuffisant respiratoire » car on lui a parlé d'« œdème pulmonaire » qui est, en fait, une complication de l'insuffisance cardiaque.

    Pour mieux faire connaître cette pathologiepathologie et améliorer sa prise en charge, la SFC lancera une appli Mon cœur pour les malades et un nouveau site Web enrichi (localisation des spécialistes, vidéos pédagogiques...), www.giccardio.fr, lors de son congrès à Lille les 20 et 21 septembre.