Pendant la pandémie, les donneurs d’organes récemment testés positifs à la Covid-19 n’étaient pas prioritaires dans les programmations de transplantation. La pénurie d’organes couplée à la demande croissante de greffes oblige à changer de stratégie. Est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?


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    Aux États-Unis, une étude rétrospective d'observation a évalué la sécurité des transplantations provenant de donneurs d'organes ayant récemment été testés positifs au SARS-CoV-2. Bonne nouvelle, l'opération semble sûre à court terme (à 30 jours) en ce qui concerne la mortalité et la perte de la greffe, et contribue à résorber la pénurie d'organes. En effet, la demande de greffe est supérieure à l'offre, les patients attendant parfois pendant des années la disponibilité d'un organe.

    Depuis fin mai 2021, une politique exige que les organismes d'approvisionnement en organes effectuent des tests de dépistage des voies respiratoires inférieures pour le SARS-CoV-2. Le TAN+ (pour test d'acide nucléique) est défini par un échantillon positif des voies respiratoires supérieures ou inférieures dans les 21 jours suivant le prélèvement.

    Les données analysées concernent tous les donneurs et les receveurs américains de greffes, figurant dans la base de donnéesbase de données nationale pour la période du 27 mai 2021 au 31 janvier 2022. Au total, 1 241 organes (776 reinsreins, 316 foies, 106 cœurs, 22 poumonspoumons et 21 autres) ont été transplantés à partir de 514 donneurs TAN+, tandis que 21 946 organes provenaient de 8 853 donneurs TAN-.

    Récapitulatif des résultats trouvés : les greffés provenant de donneurs TAN+ du SARS-CoV-2 ont une survie du greffon et du patient à 30 jours similaire à celle des donneurs TAN-, et il n'y a aucune transmission du virus. © Jason Goldman, M.D.
    Récapitulatif des résultats trouvés : les greffés provenant de donneurs TAN+ du SARS-CoV-2 ont une survie du greffon et du patient à 30 jours similaire à celle des donneurs TAN-, et il n'y a aucune transmission du virus. © Jason Goldman, M.D.

    Des résultats à confirmer à plus long terme

    Dans un premier temps, l'équipe de recherche relève qu'aucun cas probable ou avéré de transmission de la Covid-19 n'est survenu chez les receveurs d'organes pulmonaires ou non pulmonaires. En outre, les résultats à 30 jours concernant la duréedurée du séjour à l'hôpital, la mortalité et la perte du greffongreffon étaient similaires dans les deux groupes et pour tous les types d'organes. Les auteurs notent que d'autres études sont nécessaires pour garantir des résultats comparables à plus long terme.