Les tampons hygiéniques ne favoriseraient pas les chocs toxiques, d’après une étude menée par des chercheurs lyonnais. Mais les utilisatrices doivent respecter certaines règles d'utilisation pour limiter ce risque.

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    « Contrairement au tampon Rely, retiré du marché américain dans les années 1980, aucun dispositif ne stimule la production de la toxine qui déclenche le choc toxique », a souligné mardi le HCL (Centre national de référence des staphylocoques des Hospices Civils de Lyon), qui avait lancé à l'automneautomne une collecte de tampons usagés afin de mener cette étude. Selon le professeur Gérard Lina, chef de service aux HCL, « les produits semblent avoir un effet neutre, voire bloquer le développement du staphylocoque ». Le choc toxique semble plutôt « résulter d'un défaut d'information » sur l'utilisation du tampon.

    Les chercheurs ont testé les marques les plus utilisées et tenté de reproduire les conditions de culture se rapprochant le plus de l'intérieur du vagin, avec peu d'oxygène.

    Pas de tampon ni de coupe menstruelle la nuit

    L'étude souligne en revanche les risques liés aux coupes menstruelles. Elles permettent une arrivée d'airair plus importante, donc d'oxygène, ce qui favorise la croissance du staphylocoque. Pour les tampons comme pour les coupes menstruelles, Gérard Lina et François Vandenesch, lequel dirige le Centre national de référence (CNR) des staphylocoques, rappellent de ne pas les porter plus de quatre à six heures et de les enlever la nuit. « Quand on les utilise correctement, le risque est moindre, mais pas de zéro », souligne le professeur Lina.

    Le nombre de cas de chocs toxiques recensés a fortement augmenté dans les années 2000, de 5 en 2004 à 19 en 2011, avant de se stabiliser autour de 20. « La maladie existe toujours », prévient François Vandenesch. Mais l'augmentation des cas recensés s'explique par « la notoriété grandissante » du centre et par « un meilleur diagnostic », et non par une recrudescence.