Des plastiques, des pesticides, des retardateurs de flamme et toutes sortes d’autres produits chimiques d’usage courant se retrouvent fréquemment dans l’environnement. C’est malheureusement connu. Et des chercheurs viennent d’en identifier plus de cent différents dans le sang de femmes enceintes et de nouveau-nés. Parmi eux, une cinquantaine qu’ils n’avaient encore jamais détectés à ce niveau.


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    Les produits chimiques qui servent à la fabrication des plastiquesplastiques que nous utilisons tous les jours, des cosmétiques ou encore des pesticidespesticides ont la fâcheuse tendance à se disperser dans l'environnement. En analysant le sang de femmes enceintes et de nouveau-nés, des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (États-Unis) viennent d'en identifier 109 différents. Parmi ces produits chimiques, 55 n'avaient jamais été détectés chez l'Homme auparavant et la source de 42 d'entre eux reste même encore mystérieuse.

    « Cela fait sans doute longtemps que ces produits chimiques synthétiques sont présents chez les Hommes, mais nos technologies ne permettaient pas de les déceler, précise Tracey Woodruff, chercheur, dans un communiqué de l’université de Californie. Le plus inquiétant, c'est que ces produits semblent se transmettre de la mère à l’enfant. Cela pourrait indiquer qu'ils resteront dans les organismes pour plusieurs générations. »

    La spectrométrie de masse haute résolution a permis aux chercheurs d’identifier de nouveaux produits chimiques chez les femmes enceintes et les nouveau-nés. © Zffoto, Adobe Stock
    La spectrométrie de masse haute résolution a permis aux chercheurs d’identifier de nouveaux produits chimiques chez les femmes enceintes et les nouveau-nés. © Zffoto, Adobe Stock

    Évaluer le risque pour la santé

    Les substances chimiques identifiées par les chercheurs se retrouvent dans de nombreux produits. Parmi eux, 28 entrent dans la composition de cosmétiques, 19 dans celle de produits pharmaceutiques et 23 dans celle de pesticides. Deux de ceux encore jamais détectés auparavant sont des substances perfluoroalkylées (PFAS) probablement utilisées pour la fabrication d'ustensiles de cuisine anti-adhérents et dix apparaissent dans la composition d'emballages alimentaires ou d'assiettes en carton.

    Selon les chercheurs, l'important est désormais de pouvoir identifier les sources de la quarantaine de produits chimiques de synthèse nouveaux qu'ils ont détectés. Ils demandent à ce que les industriels acceptent de standardiser leurs rapports sur les composés chimiques qu'ils emploient et sur leurs utilisations. Et à disposer d'informations suffisantes à évaluer les risques potentiels pour la santé de ces nouveaux produits.