Ah ce bon vieux Marco Polo, l’explorateur de la Chine ! Il a dû en ramener des choses de là-bas ! Mais bon, les pâtes ça me semble un peu gros quand même, dans le sens où il est bien connu qu’elles viennent d’Italie… Non ? 


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    Découvrez le podcast à l’origine de cette retranscription dans Science ou Fiction. © Futura

    Partons explorer les années 1200, pour nous intéresser quelques instants à qui était ce fameux Marco Polo.

    Le voyage de Marco Polo

    Cet Italien, né à Venise, fait partie d'une famille de négociants qui sont spécialisés dans le commerce avec l'Orient. Ben oui, ça ne vient pas de nulle part ses voyages. Son père Niccolo et son oncle Matteo étaient déjà familiers avec le voyage en Chine lorsqu'ils ont emmené le jeune Marco avec eux, pour une nouvelle mission. Il est alors âgé de 17 ans quand il emprunte pour la première fois la route de la soie, celle qui permettait à l'époque de faire des échanges commerciaux entre l'Occident et l'Orient. Et c'est parti, ils longent les côtes italiennes, et passent ainsi par la Grèce, la Turquie, la Syrie où ils achètent notamment quelques provisions. Mais la route ne s'arrête pas ici, évidemment. En bateau, à cheval, à pied, ils traversent de nombreuses contrées, comme l'Arménie ou encore la Perse, qui émerveillent Marco Polo. Des visiteurs du monde entier s'y retrouvent, et se croisent dans toutes les ruelles et jardins, et dans les bazars où l'on trouve absolument de tout, dont de magnifiques pierres précieuses.

    Mais la Perse, c'est aussi un vaste désert à traverser, alors pour passer le temps, et oublier la terrible sensation de soif et de chaleurchaleur, les Polo se racontent des histoires pour s'occuper. Enfin bref, ils finissent enfin par arriver en Asie, ça y est ! Mais ils doivent faire face à de nouvelles difficultés comme par exemple une embuscade par des Tartares. Eh oui, l'exploration ce n'est pas de tout repos, apprendra le jeune Marco Polo à ses dépens. En plus, arriver en Asie c'est bien, mais la Chine n'est pas le premier pays qu'ils atteignent. Il leur faut donc gravir des montagnes, marcher dans la neige, à nouveau dans le désert, notamment le désert de Gobie, qu'ils mettent un an à traverser. Mais rien n'a arrêté nos explorateurs, qui finissent par arriver à bon port au bout de quatre ans de voyage. Rien à voir avec nos 12 heures d'avion ! Et pourtant on arrive encore à s'en plaindre !

    L'arrivée en Chine

    Ils découvrent alors la cité du grand Kūbilaï Khan, le fondateur de la dynastie mongole des Yuan, avec lequel Niccolo et Matteo Polo doivent faire affaire. Marco, quant à lui, s'émerveille face au palais dans lequel il se trouve : le palais de Cambaluc, qu'il décrit comme étant « le plus vaste palais qui soit au monde ». Vaste, mais également très décoré avec des peintures de dragons, d'oiseaux, de cavaliers, et aussi des statues, et surplombé d'un toittoit qui semble être fait entièrement d'or, d'argentargent et encore et toujours de peintures. En tout cas, Marco en prend plein les yeuxyeux !

    Au palais, on connaît déjà Niccolo et Matteo, mais Marco va vite attirer l'attention de Khan qui va le prendre à son service. Pendant que son père et son oncle jouent le rôle de conseillers militaires de l'empereur mongol, Marco intègre le service diplomatique. Rien que ça ! Pas mal pour un apprenti aventurier ! Pendant trois ans il occupera cette fonction qui l'emmènera visiter la Chine, le Tibet, le Cambodge, la Corée, la Thaïlande et la Birmanie. Et c'est après dix-sept ans de bons et loyaux services que le trio Polo décide qu'il est temps de rentrer à Venise, avec leur trésor, amassé au cours de ces nombreuses années. Mais seulement... Khan n'est pas tout à fait de cet avis, alors ils devront attendre encore quelques années avant d'avoir l'autorisation de partir, en 1292. C'est sûr, ça devait commencer à faire long. Ils arriveront à destination en 1295. Après vingt-quatre ans à l'étranger, autant vous dire qu'ils en avaient des trucs à raconter aux copains ! 

    Enfin voilà, ça, c'était pour vous faire un petit résumé. Si vous voulez en savoir plus sur cet incroyable explorateur, je vous suggère d'aller lire Le Livre des merveilles, ou Devisement du monde, qui n'est autre que le livre de Marco Polo en personne. Peut-être qu'il y raconte combien de tonnes de pâtes il a ramenées de Chine, ou peut-être qu'il ne le mentionne pas car ce ne fut pas le cas ?

    Et il aurait rapporté des pâtes avec lui ?

    Il est donc temps de passer à ce sujet. Marco Polo a ramené bien des trésors de Chine, mais a-t-il ramené ces succulentes pâtes que nous adorons manger avec une sauce bolognaise ou carbonara et un peu de fromage râpé ? 

    La légende raconte que les spaghettis seraient les descendantes des nouilles. Marco Polo les aurait rapportées de Chine, et les Italiens auraient repris le procédé de fabrication des longs brins pâteux pour en faire un truc similaire avec un nom bien de chez eux. Oui, j'avoue qu'on a un peu du mal à le croire, mais dans l'idée, effectivement notre ami Marco a certainement ramené des nouilles de Chine, et tout un tas d'autres aliments d'ailleurs. Même si, bon, ils ne devaient pas avoir bon goût après trois ou quatre ans de voyage ! Mais en tout cas, ça ne semble pas complètement incohérent que les Italiens aient eu un coup de cœur pour les nouilles et aient voulu en faire leur propre recette.

    Le truc c'est que, si on demande aux historienshistoriens de la cuisine italienne, apparemment la culture des pâtes était déjà bien installée dans cette région avant le voyage de l'explorateur. D'autant que les nouilles, que Marco Polo aurait rapportées de Chine, étaient faites avec du riz, et non du blé comme on utilise pour les authentiques spaghettis par exemple. Oui et puis en plus, des textes historiques et des œuvres en tout genre montrent bien que les pâtes étaient déjà consommées par la plupart des pays méditerranéens de l'époque. Mais en même temps, un plat de nouilles datant d'au moins 4 000 ans a été trouvé en Chine. Eh ouais, on est un peu tiraillés, hein. Mais au final, l'histoire nous a appris que les Mésopotamiens mangeaient des pâtes faites de farine de blé et d'eau, mais aussi que les lasagnes étaient appréciées dans le monde gréco-romain. 

    Une histoire de céréales

    En fin de compte, les nouilles chinoises et les pâtes mésopotamiennes ou romaines se seraient juste développées en parallèle. Mais non je ne joue pas sur les mots. En fait, ces deux préparations se différencient par le type de céréales qui est utilisé pour leur fabrication : le riz pour les premières, le blé pour les secondes. Donc, soyez-en sûrs, Marco Polo a peut-être rapporté des nouilles de son voyage en Chine, un mets qu'il a sûrement beaucoup apprécié justement de par sa différence avec les pâtes italiennes, mais quoi qu'il en soit, les historiens s'accordent à dire que non, il n'est pas responsable de l'arrivée des pâtes en Italie ni en Europe. Alors, ne retirons pas leur plus grande fierté à nos voisins italiens : disons que tout le monde est à égalité !