Une petite souris rousse courait dans l'herbe il y a trois millions d'années en Allemagne, d'après une étude parue dans Nature Communications qui établit pour la première fois, sans équivoque, la présence de traces chimiques signalant une pigmentationpigmentation rouge dans un fossilefossile. Des indices d'eumélanine, pigmentpigment biologique responsable de la couleur noire ou brune, ont déjà été détectés chez des fossiles, notamment sur les plumes d'oiseaux primitifs tels que archéoptéryxarchéoptéryx. La phéomélanine à l'origine des teintes rouges à jaunes, moins stable que l'autre forme de mélaninemélanine, se montrait plus insaisissable, indique-t-on dans un communiqué.

Reconstitution d'artiste de la souris <em>Apodemus atavu</em>s qui vivait il y trois millions d'années en Allemagne. Le rongeur d'environ 7 cm de long possédait une fourrure rousse sur la majorité du corps et un petit ventre blanc. © <em>University of Manchester </em>
Reconstitution d'artiste de la souris Apodemus atavus qui vivait il y trois millions d'années en Allemagne. Le rongeur d'environ 7 cm de long possédait une fourrure rousse sur la majorité du corps et un petit ventre blanc. © University of Manchester 

Les chercheurs ont étudié deux fossiles très bien préservés de souris Apodemus atavus, portant encore des poils et des tissus mous, par fluorescence des rayons Xrayons X. Cette méthode non invasive a permis de mettre en évidence des composés, en l'occurrence contenant du soufresoufre et du zinczinc, traditionnellement liés au pigment rouge. Avant de travailler sur les fossiles, les chercheurs ont déterminé que ces métauxmétaux sont plutôt associés à la phéomélanine dans les plumes des oiseaux modernes, tandis que l'autre pigment, l'eumélanine, contient préférentiellement du cuivrecuivre. Leur étude dresse le portrait du rongeurrongeur Apodemus atavus aujourd'hui éteint. De son vivant, son dosdos et ses flancs étaient recouverts d'un pelage brun à roux, alors que son ventre était blanc.