De la soie chargée d’électricité est détectée dans la toile de l’araignée Araneus diadematus. La génération de charges électriques lui permet d’accumuler des particules chargées, comme le pollen. En voici la preuve en vidéo.

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    Araneus diadematus se trouve partout en Amérique du Nord et en Europe. Elle n'est pas dangereuse, sa piqûre n'aura pas plus d'effet qu'un bouton de moustique. © Jürgen Howaldt, Wikipédia, cc by sa 2.0

    Araneus diadematus se trouve partout en Amérique du Nord et en Europe. Elle n'est pas dangereuse, sa piqûre n'aura pas plus d'effet qu'un bouton de moustique. © Jürgen Howaldt, Wikipédia, cc by sa 2.0 

    Les araignées n'ont pas fini de nous surprendre. Déjà connues pour leur rôle de tisseuse de soie, elles sont également d'étonnantes électriciennes. Dans un article paru dans la revue Naturwissenschaften, les chercheurs Fritz Vollrath et Donald Edmonds révèlent que la toile de l'araignée Araneus diadematus est une très bonne conductrice d'électricité. Dans le réseau de filaments de soie, on peut observer des sortes de gouttelettes. Ce sont des poches de soie, renfermant un cocktail chimique et de l'eau qui génèrent des charges électriques dans la toile.

    Ultra-adhérent, ce cocktail peut être vu comme une sorte de glu, véritable aimantaimant à eau, capable d'aspirer l'humidité environnante. Cette torsiontorsion électrique n'avait jusqu'alors jamais été signalée. Fritz Vollrath et Donald Edmonds montrent que la génération de charges dans les gouttelettes provoque de petites distorsions dans le champ électriquechamp électrique terrestre, mais seulement à quelques millimètres autour d'eux. Pour autant, ces variations de charges électriques permettent à la toile d'attirer les particules chargées, telles que le pollen ou les aérosols.

    D'après les deux chercheurs de l'université d'Oxford, la toile pourrait bien être utilisée pour contrôler les niveaux de polluants atmosphériques. La génération des charges électriques dans la toile serait aussi efficace que les capteurscapteurs industriels dans la détection de pesticides par exemple. Il reste toutefois une question en suspend, la conductivitéconductivité de la toile attire-t-elle les proies ? En effet, on sait depuis peu que les bourdons, par exemple, utilisent le champ électrique d'une plante pour en déterminer la qualité. Détectent-ils alors le champ généré par les toiles ? Fritz Vollrath et Donald Edmonds poursuivent leurs recherches sur cette question.