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Principalement huit pays entretiennent le marché illégal de l’ivoire, selon la Cites : la Chine, le Kenya, la Malaisie, l'Ouganda, les Philippines, la Tanzanie, la Thaïlande et le Vietnam. © danorth1, Flickr, cc by nd 2.0
Les chiffres présentés par la World Conservation Society (WCS) parlent d'eux-mêmes. En 1990, l'Afrique centrale comptait 1.200.000 éléphants, soit bien plus que les 420.000 estimés en 2013. Rien que l'année dernière, près de 35.000 pachydermes ont été abattus, ce qui fait une moyenne de 96 individus tués par jour. La cause principale de ce drame n'a pas changé depuis des années : le braconnage destiné à alimenter le marché illégal de l'ivoire et, en certaines occasions, à enrichir des groupes de rebelles ou de terroristes.
Ce commerce est illégal depuis un moratoire instauré en 1989 par la Convention sur le commerce international des espèces de faunefaune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). Pourtant, depuis cette date, les douanes françaises ont saisi plus de 3 t d'ivoire, dont 80 % rien qu'à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Qu'elle soit brute ou travaillée, elle y a aussi bien été trouvée dans le fret que sur des passagers rentrant d'Afrique ou partant en Asie. Malgré les moyens de lutte mis en place au niveau international, ce marché serait loin de s'essouffler. Avec 41 t d’ivoire saisies dans le monde, 2013 pourrait être une année record.
Les braconniers n’en veulent qu’aux défenses des éléphants et non à leur viande comme en témoigne cette photographie, prise en mars 2012 en République démocratique du Congo. Vingt et une autres carcasses ont été trouvées à proximité le même jour. © Enough Project, Flickr, cc by nc nd 2.0
Plus de 15.000 pièces d’ivoire broyées
Ce jeudi 6 février, les autorités ont réaffirmé leur volonté de lutter contre ce trafic illégal. Pour ce faire, 698 défenses d’éléphants et 15.357 pièces d'ivoire ont été concassées sur le Champ-de-Mars, près de la tour Eiffel. L'opération a été menée en présence de Philippe Martin, le Ministre de l'écologieécologie, et de Nicolas HulotNicolas Hulot, l'envoyé spécial du chef de l'État pour la protection de la planète. Selon ses propos rapportés dans Le Monde, « nous disons par ce geste que l'ivoire n'a plus de valeur ».
La France est ainsi devenue le premier pays européen à publiquement détruire ses stocks illicites d’ivoire, sachant que les États-Unis et la Chine ont réalisé cette opération respectivement en novembre et décembre 2013 (6 t chacun). Selon le Ministre de l'écologie, toute nouvelle saisie faite sur notre territoire sera dorénavant systématiquement détruite. Seuls seront conservés des échantillons destinés à la recherche scientifique ou à l'éducation, ou des pièces nécessaires au bon déroulement des enquêtes visant les trafiquants. Espérons que le message soit passé.