Nouvelles victimes du changement climatique à prévoir : les oiseaux tropicaux. Selon un rapport qui compile plus de 200 études, des centaines d'espèces pourraient disparaître à l'horizon 2100 si la situation n'évolue pas.

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    Les oiseaux tropicaux sont particulièrement sensibles au changement climatique, selon un rapport synthétisant environ 200 études sur le sujet. Quelque 6.100 espèces d'oiseaux seraient concernées. Parmi elles, entre 100 et 2.500 pourraient rapidement disparaître en fonction de l'intensité du réchauffement.

    Le scénario le plus probable, qui prévoit une augmentation de température de 3,5 °C à l'horizon 2100, entraînerait la disparition de 600 à 900 espèces dont 89 % vivant en zone tropicale si aucun effort de conservation supplémentaire n'est réalisé. Chaque degré de plus devrait provoquer la disparition de 100 à 500 espèces.

    La menace du changement climatique

    Les premières menacées sont celles que l'on trouve en altitude. Des études ont en effet montré qu'elles avaient tendance à nicher de plus en plus en altitude pour faire face à la hausse des températures, afin de se diriger vers des zones plus fraîches. Mais les possibilités d'habitats ne sont pas illimitées et les oiseaux vivant déjà à haute altitude devraient être les premiers à disparaître si la situation s’aggrave.

    Une fauvette du Nouveau Monde, oiseau tropical. © Çağan Şekercioğlu, université de l'Utah

    Une fauvette du Nouveau Monde, oiseau tropical. © Çağan Şekercioğlu, université de l'Utah

    On compte environ 10.000 espèces d'oiseaux sur Terre et plus de la moitié sont tropicaux. Selon l'UICN, 12,5 % de l'ensemble sont menacés et il ne s'agit pas uniquement de ceux qui vivent en altitude. Les oiseaux qui ne tolèrent que peu les variations de température sont aussi très exposés, car ils ne pourront pas s'adapter.

    Les auteurs craignent également que l'augmentation des températures n'abandonne les oiseaux à davantage d'agents pathogènes. Les moustiques vecteurs de la malariamalaria, par exemple, verraient leur aire de répartition se déplacer et gagner des zones plus élevées. Les oiseaux d'Hawaï, notamment, pourraient en être victimes.

    Manque de connaissance sur les oiseaux tropicaux

    Enfin, l'intensification des événements climatiques comme les vaguesvagues de chaleurchaleur, les précipitationsprécipitations ou les cyclones, annoncée par le Giec, sont également des facteurs qui fragilisent les populations d'oiseaux.

    Çağan Şekercioğlu, chercheur à l'université d'Utah et premier auteur du rapport publié dans Biological Conservation, admet néanmoins que de nombreuses espèces ne seraient pas perturbées par ce changement. Certaines pourraient même en bénéficier, mais il ne s'agit pas de la majorité, loin de là.

    D'autant que la situation de certains oiseaux est parfaitement méconnue. Il est pourtant urgent de connaître la biologie et l'écologieécologie de ces animaux afin de déterminer s'ils sont menacés et, le cas échéant, de mettre en œuvre des programmes de conservation.