Une nouvelle espèce de primate a été découverte sur l'île de Madagascar. Il ne s'agit pas d'un singe mais d'un petit lémurien de moins de 10 cm, baptisé Microcebus gerpi. Il se cachait dans la forêt tropicale humide, à l'est de l'île.

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    Le genre des microcèbes contient désormais 19 espèces. © Blanchard Randrianambinina

    Le genre des microcèbes contient désormais 19 espèces. © Blanchard Randrianambinina

    Un nouveau lémurien a été découvert par une équipe de chercheurs dans une zone encore peu étudiée de l'île de Madagascar, la forêt de Sahafina (à proximité du parc national de Mantadia, au nord-est de l'île). Cette espèce a été nommée Microcebus gerpi (ou microcèbe de Gerp), en référence au Groupe d'étude et de recherche sur les primates de Madagascar (Gerp) qui a mené les investigations.

    Les microcèbes font partie des lémuriformes et de la famille des cheirogaleidés. À ce titre, ce sont des primates. M. gerpi mesure environ 8,4 cm et pèse 68 g. L'espèce qui lui est la plus proche d'un point de vue génétiquegénétique est M. jollyae, légèrement plus grande (9,3 cm) pour un poids moins important (61 g en moyenne). Les deux espèces peuvent aussi se différencier morphologiquement car M. gerpi possède une queue sensiblement plus longue.

    Microcebus gerpi : différencié grâce à son ADN mitochondrial

    C'est surtout avec M. hilahystara qu'elle pourrait être confondue car ces deux espèces occupent la même aire de répartition. Les différences morphologiques sont en revanche plus importantes avec M. jollyae. Globalement, le microcèbe de Gerp est considéré comme un lémurien de corps assez large. Son pelage arbore des teintes marron-gris. La couleurcouleur de sa tête tire davantage vers le rouge.

    Le microcèbe de Gerp a la tête sensiblement plus rouge que son corps. © Blanchard Randrianambinina

    Le microcèbe de Gerp a la tête sensiblement plus rouge que son corps. © Blanchard Randrianambinina

    C'est au cours d'un inventaire réalisé pendant les années 2008 et 2009 que les biologistes sont tombés sur plusieurs spécimens inconnus. En effectuant des mesures et des analyses sur trois lociloci de l'ADN mitochondrialADN mitochondrial, les chercheurs se sont aperçus que certains individus ne correspondaient à aucun être vivant décrit.

    Ce microcèbe ne semble pour l'instant vivre qu'à l'intérieur de la forêt de Sahafina, dans un climat tropical humide et les différents individus ont été retrouvés à une centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer.

    Le Gerp avait déjà découvert d'autres espèces de microcèbes (comme M. berthae, le plus petit lémurien de Madagascar) au cours des dernières années, faisant ainsi diminuer le nombre d'animaux restant à découvrir. Une étude datant d'août 2011 avait estimé ce chiffre à un peu moins de 7 millions...