Des chercheurs britanniques ont étudié dans le détail des milliers d’enregistrements vidéo de chimpanzés sauvages. Ils ont découvert que la communication entre ces grands singes suit les mêmes schémas que ceux observés dans le langage humain.


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    Dans le langage humain, il existe une règle que les linguistes connaissent sous le nom de loi d'abréviation de Zipf. Elle stipule que les mots les plus fréquemment utilisés ont tendance à être courts. La loi de Menzerath, quant à elle, énonce que plus un objet linguistique est constitué d'éléments, plus ces éléments sont courts. Ces règles s'appliquent, quelle que soit la langue considérée.

    Des chercheurs de l'université de Roehampton (Royaume-Uni), notamment, se sont alors demandé si ces principes se retrouvaient aussi dans les modes de communication d’autres animaux. Ils ont donc étudié des séquences vidéo de chimpanzés sauvages vivant en Ouganda. Ceux-ci, bien sûr, ne parlent pas. Mais ils communiquent entre eux à l'aide de signes.

    En 2018, une équipe de chercheurs avait déjà montré que chimpanzés et tout-petits humains optaient pour des modes de communication très similaires. © santypan, Fotolia
    En 2018, une équipe de chercheurs avait déjà montré que chimpanzés et tout-petits humains optaient pour des modes de communication très similaires. © santypan, Fotolia

    Des règles de communication universelles ?

    Ainsi, les chercheurs ont pu identifier environ 2.000 exemples de 58 gestes uniques employés par ces chimpanzés. Des gestes de la main, des postures corporelles, des expressions faciales et même, quelques sons qu'ils peuvent être amenés à combiner pour transmettre une grande variété de messages.

    Ces travaux ont confirmé que les règles langage humain s'appliquent à la communication entre chimpanzés. Les gestes les plus couramment utilisés par ces grands singes sont aussi les gestes les plus courts. Et lorsqu'une séquence de gestes exécutée par un chimpanzé est longue, elle est généralement composée de gestes courts. Des conclusions qui encouragent les chercheurs à se demander si ces principes de base se retrouvent aussi chez d'autres espècesespèces comme le bonobo.