Pour lutter contre le réchauffement climatique, il existe des stratégies lourdes et à long terme. Mais, comme le démontre une équipe de chercheurs américains, on peut aussi procéder bien plus simplement en modifiant les technologies actuelles dans les maisons individuelles et les transports personnels.

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    Les appareils en veille augmentent la facture d’électricité de 10%, et donc les émissions de CO2. © Ademe

    Les appareils en veille augmentent la facture d’électricité de 10%, et donc les émissions de CO2. © Ademe

    L'équipe de Thomas Dietz, de la Michigan State University, a étudié les effets, à l'échelle des Etats-Unis, d'une série de pratiques quotidiennes ayant un impact sur les émissionsémissions de gaz carboniquegaz carbonique. Sans nouvelles mesures réglementaires, ces pratiques peuvent réduire de 20% les émissions de GES des foyers nord-américains d'ici 10 ans. Ce qui représente, si des mesures nationales sont mise en œuvre pour favoriser ces pratiques, 7,4% des émissions totales des Etats-Unis, soit un peu plus que les émissions de la France !

    Pourquoi se focaliser sur les foyers domestiques ? Parce que ce sont des émetteurs majeurs et qu'il existe une quantité significative d'informations sur le potentiel de réduction dans ce secteur à moyen terme. Les émissions directes des foyers américains représentent près de 8% des émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre) !

    A partir des études précédentes, Thomas Dietz a déterminé 17 pratiques classé en 5 types de comportement relatifs à l'isolationisolation des maisons, à la performance des équipements, à la maintenance, à la configuration des appareils et aux usages. Son équipe a ensuite estimé les pourcentages de populations qui pourraient réellement adopter ces pratiques. Par exemple, si 90% des Américains sont prêts à améliorer l'isolation de leur maison, seuls 15% accepteraient de faire du covoiturage. Pourtant, sans changer de mode de vie ni attendre de nouvelles lois ou de nouvelles technologies, l'ensemble de ces pratiques, pondérées par leur degré d'adoption, révèle un grand potentiel dans la lutte contre l'effet de serre.

    Un lavage à 30°C consomme 3 fois moins d’énergie qu’un lavage à 90°C et un lavage à froid consomme 2 fois moins qu’un lavage à 40°C. Quant au séchage au grand air, il est gratuit. © Ademe

    Un lavage à 30°C consomme 3 fois moins d’énergie qu’un lavage à 90°C et un lavage à froid consomme 2 fois moins qu’un lavage à 40°C. Quant au séchage au grand air, il est gratuit. © Ademe

    Selon Ruth Rettie, qui dirige le Project Charm spécialisé dans l'étude des effets de l'influence sur les comportements à l'Université de Kingston, « cette étude est la meilleure estimation que nous ayons pour comprendre combien un changement de comportement pourrait réduire les émissions américaines de gaz à effet de serre ».

    Penser domestique, agir national

    Les pratiques domestiques de la vie de tous les jours sont résistantes au changement car elles sont ancrées dans des habitudes de confort et de facilité, mais la bonne combinaison de politiques publiques et de marketing social (applicationapplication des méthodes du marketing à des problématiques sociales, environnementales ou culturelles) peut engendrer des changements comportementaux très importants.

    Le potentiel de ces actions domestiques mérite donc un regain d'attention des politiques publiques et des pays comme le Canada et l'Australie, qui ont un profil carbonecarbone comparable à celui des Etats-Unis, pourraient profiter de ces actions dans une mesure équivalente.

    De plus amples études qui intègreraient la pénétration des usages et technologies dites « à faible consommation » et les mécanismes d'adoptions de ces technologies permettraient d'affiner l'estimation des effets de ces pratiques domestiques.

    Les futures études sur les stratégies d'adaptations au changement climatiquechangement climatique devront donc tenir compte des changements comportementaux autant que des facteurs économiques ou technologiques pour être plus représentatives des solutions disponibles.