Les déchets plastiques pullulent au sein des océans. Max Mönch et Friedemann Hottenbacher, deux réalisateurs allemands, ont enquêté sur cette problématique environnementale entre Hawaï et l'île de Pâques, après un détour par la mer du Nord. Leur bilan sera diffusé sur Arte.
Rejetés en masse dans les océans, les déchets plastiques, qui se regroupent dans certaines zones du globe à la faveur des courants marins, présentent de multiples risques pour la faune, l'homme et les écosystèmes. La caméra des réalisateurs allemands Max Mönch et Friedemann Hottenbacher a dernièrement voyagé d'Hawaï à l'île de Pâques (Chili), en passant par la mer du Nord et le Japon, pour traquer ces morceaux de plastique qui ne connaissent aucune frontière et se fragmentent sans jamais se dissoudre vraiment.
Les océanographes sont les témoins consternés de cette pollution qui atteindrait six millions de tonnes par an. « Les déchets plastiques ont tendance, par le jeu des courants, à se regrouper sous des latitudes moyennes pour former des plaques de déchets », explique le chercheur Nicolas Maximenko dans le reportage qui sera diffusé ce jeudi 10 janvier sur Arte. Ces « plaques » sont en quelque sorte prisonnières de gyres, ces gigantesques tourbillons formés par les courants marins. Il en existe cinq principaux à la surface du globe. Deux d'entre eux ont été respectivement localisés au large d'Hawaï, dans le Pacifique nord et dans l'Atlantique nord.
Des déchets plastiques en mer, mais aussi sur le rivage
Après un bref détour par l'archipel d'Hawaï (ex-îles Sandwich), la caméra a suivi une expédition de scientifiques qui se sont embarqués sur un voilier, le Sea Dragon, pour aller traquer le plastique dans le Pacifique sud. À l'approche de l'île de Pâques, la concentration en plastique s'accroît, mais ne forme pas une plaque homogène comme au nord, plutôt un tapis fin et diffus, selon le chef de l'expédition et océanographe Markus Eriksen.
Lorsque le Sea Dragon a accosté sur l'île de Pâques, son équipage a également trouvé des morceaux de plastique sur le rivage. « C'est une tragédie planétaire dont personne ne veut porter la responsabilité », estime Markus Eriksen, qui veut par son action contribuer à une prise de conscience mondiale. Il n'est cependant pas question d'aller repêcher ces millions de tonnes de plastiques fragmentés dans les océans, mais plutôt de limiter leur rejet.
Outre les conséquences mortelles pour de nombreux oiseaux qui ingèrent ces déchets et la contamination des poissons, les travaux scientifiques devraient nous encourager davantage à faire quelques efforts. Ainsi, des chercheurs japonais ont établi que l'eau de certaines plages pouvait afficher des concentrations surprenantes de bisphénol A, un composant toxique du plastique, qui commencerait à se décomposer à partir d'une certaine température.
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