Installée en Arctique depuis octobre 2012, la station polaire russe Severny Polious 40 (SP-40) risque de ne pas faire long feu. D’inquiétantes crevasses sont apparues sur la banquise qui la supporte, probablement en raison de la fonte des glaces. Les autorités russes ont établi un plan d’évacuation d’urgence impliquant notamment un brise-glace nucléaire. 

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    Voilà plusieurs années que les records se succèdent en Arctique, mais ils sont généralement annoncés en septembre, vers la fin de l'été, lorsque la banquise a atteint sa plus petite superficie. Aucun chiffre n'a été publié sur l'état actuel de cette étendue de glace depuis le record historique de fonte battu en septembre 2012, mais certains indices pourraient déjà annoncer la couleurcouleur pour 2013. 

    Les Russes ont entamé une véritable conquête de l'Arctique dès 1937. Depuis, ils y installent des stations scientifiques dérivantes dans le but d'étudier l'océan Arctique et d'observer divers paramètres météorologiques. La 40e a été inaugurée en octobre 2012, mais elle pourrait bien disparaître plus rapidement que prévu. Des fissures se sont dessinées sur la banquise supportant Severny Polious 40 (SP-40), ce qui pourrait mener à une rupture du champ de glace à terme. 

    Un tel événement mettrait bien évidemment fin aux activités scientifiques du site, mais pourrait en plus se révéler mortel pour les 16 membres du personnel œuvrant sur place. Face à cette situation critique, le ministère russe des Ressources naturelles et de l'Écologie a ordonné la création d'un plan d'évacuation de cette station polaire, selon un communiqué publié le 23 mai et repris par Ria Novosti

    Étendue de la banquise (en blanc) mesurée le 26 août 2012. La ligne jaune délimite la surface qu'elle occupait en moyenne à la même époque entre 1979 et 2010. © <em>Nasa Goddard Photo and Video</em>, Flickr, cc by 2.0

    Étendue de la banquise (en blanc) mesurée le 26 août 2012. La ligne jaune délimite la surface qu'elle occupait en moyenne à la même époque entre 1979 et 2010. © Nasa Goddard Photo and Video, Flickr, cc by 2.0

    Éviter la perte d’une nouvelle station polaire en Arctique

    Le même communiqué précise que la destruction de la banquise pourrait poser problème pour l'environnement situé dans la zone de dérive des glaces, qui passe non loin de la zone économique exclusive (ZEE) canadienne. En plus de l'évacuation, la Russie envisage également d'envoyer un brise-glace nucléaire sur place, le Yamal, pour démanteler puis déplacer la station, par exemple jusqu'à Severnaïa Zemlia, un archipelarchipel aussi appelé TerreTerre du Nord. Le navire, qui partira de Mourmansk, devrait arriver sur zone le 10 juin. 

    Les autorités russes ont de bonnes raisons pour intervenir aussi rapidement, puisqu'elles ont déjà perdu la station polaire Severny Polious 32 (SP-32) en 2004 dans des conditions similaires. Elle a sombré après une rupture de la banquise qui la supportait, heureusement sans faire de blessé ou de victime. SP-37 et SP-39, pour leur part, ont été récupérées par un brise-glace respectivement en 2010 et 2012.