Progrès techniques, évolution des mentalités, urgence climatique. En quelques années, notre façon de produire et de consommer de l’électricité a changé. Il y a quelques mois, le Parlement européen reconnaissait le droit à l’autoconsommation. Et le 18 juillet dernier, le Sénat français adoptait un projet de loi Énergie-Climat qui facilite les projets collectifs. L’occasion de faire le point sur la pratique.


au sommaire


    Produire de l’électricité pour sa propre consommation. C'est ce que l'on appelle l'autoconsommation. Et selon une récente étude Ifop, 87 % des Français seraient aujourd'hui prêts à faire évoluer leurs habitudes de consommation pour les adapter à cette pratique, qu'elle soit individuelle ou collective.

    Rappelons d'abord que dans la plupart des cas, l'énergieénergie autoconsommée est produite à partir de panneaux solaires photovoltaïques. Elle a ainsi d'abord séduit les particuliers qui sont aujourd'hui 40.000 à s'être lancés dans ce qu'on qualifie d'autoconsommation individuelle. Elle séduit également aujourd'hui de plus en plus d'entreprises. À tel point que 83 % des dirigeants se déclarent maintenant intéressés.

    Ainsi, le groupe EDF a récemment accompagné Guy Cotten dans la mise en place d'une installation photovoltaïque en autoconsommation. Étude des consommations et des courbes de charge, aide à la conception de l'installation et réalisation des travaux. Tout a été mis en œuvre par le groupe et sa filiale EDF ENRENR pour permettre à ce générateur photovoltaïque de produire jusqu'à 30 % des besoins électriques de la nouvelle usine de l'industriel installé en Bretagne.

    Depuis 2016, les installations d’autoconsommation en France ont plus que doublé. On en compte aujourd’hui plus de 40.000. © EDF

    Vers une autoconsommation collective

    La pratique de l'autoconsommation ne semble pas vouloir s'arrêter là. Certains imaginent désormais qu'elle pourrait s'étendre à une autoconsommation dite collective. Les législateurs eux-mêmes en effet apparaissent désireux d'étendre au secteur de l'énergie la notion de « circuit court ». Espérant calmer ainsi les hostilités envers les grandes installations de production, fussent-elles renouvelables. Et atteindre un peu plus facilement les objectifs fixés de production photovoltaïque notamment.

    Étendre au secteur de l’énergie la notion de « circuit court »

    Comme les locavores qui consomment des aliments produits localement, les adeptes de l'autoconsommation collective s'alimentent en une électricité produite sur place par un ou plusieurs petits producteurs. L'exemple de l'îlot B2, mené en partenariat entre le groupe EDF et le promoteur OGIC en plein cœur de Lyon, fait toutefois encore figure d'exception. Un test grandeur nature sur un programme immobilier neuf destiné tout autant à valider la faisabilité opérationnelle d'un tel projet que son cadre réglementaire. Ambition : satisfaire jusqu'à 50 % des besoins des futurs habitants. Le tout grâce à un système de pilotage et à une installation de stockage d'électricité dédiée.

    En mai dernier, c'est la plus importante installation d'autoconsommation solaire collective en France que le groupe EDF a inaugurée à Alès : 600 m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit de la résidence de Rochebelle pour alimenter 100 logements et leurs parties communes. De quoi assurer aux habitants une économie d'énergie d'une centaine d'euros par an.

    Deux mesures récentes devraient permettre aux nouveaux projets de se multiplier rapidement :

    • L'adoption par le Sénat, le 18 juillet dernier de la loi Énergie-ClimatClimat incluant un amendement destiné à faciliter les projets d'autoconsommation collective portés par les bailleurs sociaux.
    • Le lancement par le gouvernement, en septembre prochain, d'un nouvel appel d'offres destiné à stimuler la réalisation d'installations de production d'électricité dont tout ou partie de la production est autoconsommée.

    Sujet réalisé en partenariat avec les équipes d'EDF