Chroniques martiennes de Ray Bradbury se compose de nouvelles qui nous relatent les tentatives de colonisation de Mars par les Terriens. Après l’arrivée des pionniers, plusieurs vagues de colons viennent s’installer. Si Bradbury dépeint le peuple martien avec art et poésie, la guerre y est aussi présente. Ce recueil est l’histoire d’une collision entre deux cultures radicalement opposées qui conduira à l’annihilation de l’une d’elles. Soixante-dix ans après leur écriture, les thèmes de réflexion sonnent toujours aussi juste.


au sommaire


    Découvrez le

    résumé du livre

    Image du site Futura Sciences

    Ylla K est une Martienne qui habite avec son mari dans une grande maison en colonnes de cristal. En février 2030, elle commence à faire d'étranges rêves prémonitoires dans lesquels deux étrangers arrivent du ciel. Elle y voit un homme appelé Nathaniel York descendre d'une fuséefusée et déclarer venir de la troisième planète après le SoleilSoleil, accompagné de son ami Bert. Son apparence de « géant » d'1,85 m aux yeuxyeux bleus et à la peau blanche est très différente de celle des Martiens qui ont les yeux couleurcouleur d'or et la peau cuivrée. 

    Puis un jour en plein après-midi, Ylla pressent que quelque chose va arriver. Son mari l'empêche de sortir puis décide de partir à la chasse. Elle l'entend alors tirer deux coups. C'était la première expédition interplanétaire des Hommes : elle ne retournera jamais sur Terre... Une deuxième est envoyée en août 2030 mais les Martiens prennent les voyageurs pour des fous et les tuent. 

    La troisième tentative est également un échec. Les habitants de Mars piègent cette fois-ci les Terriens grâce à leurs talents de télépathie. Les astronautesastronautes doivent attendre juin 2032 pour réussir. Mais le capitaine Wilder et son équipe découvrent des milliers de cadavres, victimes de la varicellevaricelle. La civilisation martienne a été décimée par une simple maladie infantile.  

    Les premiers pionniers arrivent sur Mars à peine deux mois plus tard mais ils doivent s'adapter au manque d'oxygèneoxygène, dont le taux est beaucoup plus bas que sur Terre. Benjamin Driscoll, particulièrement sensible à ce déficit d'airair, décide de planter des arbresarbres afin de remédier à ce problème. Un matin, il a l'agréable surprise de découvrir que d'immenses arbres ont poussé en une nuit. 

    En à peine six mois, 90.000 personnes envahissent ce nouveau monde et fondent une douzaine de villes. Les rares survivants martiens de l'épidémieépidémie de varicelle se cachent et voient leur culture peu à peu s'effacer. Leurs montagnes ou vallées sont renommées en hommage aux premiers voyageurs ou encore avec des noms à connotation industrielle tels que Ville-de-ferfer ou AluminiumAluminium... 

    Les prêtres arrivent, suivis par ceux qui font les lois, les enfants s'amusent dans les cités mortes... Mais les nouveaux colons vont rapidement devoir retourner sur Terre lorsqu'une guerre nucléaire éclate sur leur planète d'origine.

    Comprendre la

    mythologie

    Le livre est un recueil de nouvelles. À travers plusieurs petites histoires, Bradbury décrit la civilisation martienne telle qu'il l'a imaginée. Sur cette planète, les enfants jouent avec des araignéesaraignées d'or. Des fruits d'or poussent sur les mursmurs de cristal des maisons qui ont également la capacité de diffuser des lits de brumebrume lorsque leurs habitants désirent se reposer.

    • Les sablonefs : Les sablonefs sont des vaisseaux martiens aux voiles bleues qui voguent sur les mers de sablesable. Ils ont de très fortes similitudes avec les bateaux : ils se dirigent à l'aide d'une barre et l'ancre doit être jetée pour les immobiliser.
    • Les oiseaux de feufeu : Les oiseaux de feu reliés à des nacelles sont un autre moyen de transport martien. Les Martiens les utilisent afin de se déplacer par les airs. Le reste du temps, les oiseaux attendent sur le sable. 
    • Les sphères de lumière bleuelumière bleue : Il s'agit d'une forme de vie martienne intelligente. L'une d'entre elles a découvert le moyen de libérer l'âme de son enveloppe charnelle, elles vivent depuis sous l'apparence de globes de lumière phosphorescentes dans les collines, loin de toute civilisation. Le secret de leur métamorphosemétamorphose a été perdu depuis longtemps. 
    • L'arme aux insectesinsectes : Cette arme martienne a l'apparence d'un long tube jaune se terminant par un soufflet. En pressant la détente, des abeilles en surgissent, piquent une cible donnée, l'empoisonnent puis meurent. 

    analyse

    Une fable sur la nature humaine

    Dans cette série de nouvelles que l'auteur ne considère pas comme de la science-fiction mais plutôt comme une fable, de nombreux thèmes sont abordés : le racisme, la religion, la censure, la famille, le deuil... 

    L'invasion des Terriens sur la planète Mars n'est pas sans rappeler la colonisation de l'Amérique. Les Martiens meurent de la varicellevaricelle tout comme les Indiens avaient été victimes de maladies transmises par les colons. Ces histoires courtes sont également l'occasion pour l'auteur de passer selon ses envies de l'humour à la tragédie. Bradbury s'essaie même à l'horreur dans Usher-II, dans lequel on peut déceler les prémisses de son célèbre roman Fahrenheit 451 qui paraîtra trois ans plus tard.  

    Après avoir détruit la civilisation martienne, l'humanité se dirige vers sa propre autodestruction. Sous des dehors poétiques, ce livre dresse un portrait sans concession de la nature humaine.