Un mois après le décès d'un touriste russe en Égypte des suites d'une attaque de requin-tigre, et alors que l'été est déjà bien entamé, le requin fait, de nouveau, l'objet des regards... et des inquiétudes. Présents en petit nombre près des côtes méditerranéenne et atlantique françaises, ils sont victimes de la surpêche, du réchauffement climatique et des idées reçues. L'une d'entre elles vous dit peut-être quelque chose : « les requins sont de plus en plus nombreux près du littoral ». Mais est-ce bien vrai ?


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    Objet de peur et de fascination, le requin inquiète, trouble... En bref, il ne laisse pas indifférent. Alors, quand l'un d'entre eux se hasarde un peu trop près de chez nous : branle-bas de combat ! Les populations locales s'affolent, les autorités se retrouvent démunies, et la presse renchérit. Sont-ils de plus en plus nombreux à venir barboter près de chez nous ? La réponse est non. Mais, avant de développer, penchons-nous sur le terme de « requin ».

    Environ 4 % des espèces de requins peuvent présenter un danger

    Le terme désigne un ensemble d'espèces formant un super-ordre de poissons cartilagineux apparus il y a 410 millions d'années. Ils ont évolué jusqu'à atteindre leurs formes actuelles il y a 100 millions d'années, pendant le Crétacé ! Pas moins de 529 espèces de requins ont été recensées en 2014, du requin dormeur cornu se nourrissant de vers, au requin nain ne mesurant qu'une vingtaine de centimètres, en passant par le requin-renard, connu pour assommer ses proies en utilisant sa queue comme un fouet. Parmi cette kyrielle de plus ou moins grosses bêtes, une vingtaine peuvent représenter un réel danger pour l'être humain. Près des côtes de la métropole, plusieurs espèces de requins ont leurs habitudes : roussettes, requin-pèlerin, requin-taureau... la plupart font plus de peur que de mal, même si elles peuvent infliger des morsures défensives. Le seul requin qui soit réellement dangereux dans nos eaux est le grand requin blanc. Quand il s'approche des côtes, c'est qu'il suit les mouvementsmouvements des bancs de poissons dont il se nourrit. Cela reste très rare, notamment parce qu'il a été décimé par la surpêche et que l'espèce est aujourd'hui en déclin et menacée. 

    En France métropolitaine, seulement cinq attaques « non provoquées » ont été recensées depuis 1847. © Michael, Adobe Stock
    En France métropolitaine, seulement cinq attaques « non provoquées » ont été recensées depuis 1847. © Michael, Adobe Stock

    Une possible augmentation du nombre de requins dans un futur proche

    Qu'ils soient dangereux ou pas, « il est possible que dans les prochaines années, grâce aux mesures d'interdiction de pêchepêche visant à protéger les requins, ainsi qu'à une bonne reconstitution des stocks de thonthon en Méditerranée, il y ait de plus en plus de grands requins blancsgrands requins blancs et de requins bleusrequins bleus », reconnaît Éric Clua dans les colonnes de Ouest-France. Ce professeur à l'École pratique des hautes études est un spécialiste des requins. Et le changement climatique, dans tout ça ? « Dans un futur proche, on peut imaginer qu'avec la hausse de la température des eaux, des espèces potentiellement dangereuses comme le requin-tigretigre vont fréquenter les eaux côtières françaises », poursuit-il dans les colonnes du Parisien. Pour autant, cette hypothétique augmentation n'a rien d'inquiétant, assure-t-il.

    Les attaques de requins : un danger très marginal

    Vous ne le croyez pas ? Voyons les chiffres : en moyenne, l'International Shark Attack File recense, chaque année, 70 attaques de requins dans le monde. En 2022, seules 57 attaques ont été confirmées, dont cinq se sont avérées fatales. À titre de comparaison, le moustiquemoustique transmet des maladies responsables en moyenne de 750 000 décès par an. Allons un plus loin : 150 personnes meurent tous les ans à cause des chutes de noix de coconoix de coco. Bref, vous avez saisi l'idée. Rien ne vous empêche d'aller faire quelques brasses en toute sérénité et avec de la crème solaire, car il est avéré que les cancers de la peau, eux, sont de plus en plus nombreux.