Le réchauffement climatique frappe l’Europe de plein fouet, qui devient un continent menacé. D’après une étude récente, les températures moyennes ont augmenté de 1,4 °C depuis 1950, soit plus que la moyenne mondiale. Ce bouleversement climatique a des répercussions graves sur les écosystèmes, la biodiversité et la santé humaine.


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    « En 2022, l'Europe se situait à environ 2,3 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900) utilisée comme référence pour l'Accord de Paris sur le changement climatiquechangement climatique », annoncent ce lundi 19 juin 2023, l'OMM et le réseau européen Copernicus dans leur bilan annuel.

    En novembre 2022, l'Organisation météorologique mondiale des Nations-Unies avait déjà annoncé que le continent s'était réchauffé à un rythme de +0,5 °C par décennie depuis 1990, soit deux fois plus vite que la moyenne des cinq autres régions météorologiques mondiales. L'année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée pour la Belgique, la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, le Portugal, l'Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni.

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    Les tendances météo pour l'été 2023 en France et en Europe

    Sur l'ensemble de la région météorologique européenne, 2022 a été la deuxième année la plus chaude, ou la quatrième si l'on inclut le Groenland et certains territoires plus à l'est. Mais la quasi-totalité de la région a connu des températures supérieures de plus de 0,5 °C par rapport aux normales de la période 1991-2020.

    « Sécheresses intenses et généralisées »

    « L'Europe est la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement », a rappelé le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM. Ces « températures élevées ont exacerbé les sécheresses intenses et généralisées, alimenté de violents incendies de forêt responsables de la deuxième plus grande surface brûlée jamais enregistrée, et fait des milliers de victimes », a-t-il souligné.

    D'après la base de donnéesbase de données sur les situations d'urgence (EM-DATDAT), les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en Europe en 2022 ont affecté directement 156 000 personnes et causé 16 365 décès, quasi exclusivement en raison des vagues de chaleur.

    Les dommages économiques, en majorité liés à des inondations et des tempêtes, sont estimés au total à environ 2 milliards de dollars pour l'année 2022, loin toutefois des 50 milliards de l'année 2021 après des inondations exceptionnelles.

    Pendant que le thermomètre grimpait, les précipitations ont été inférieures aux normales dans une grande partie de l'Europe. « Il s'agit de la quatrième année sèche consécutive dans la péninsulepéninsule ibérique et de la troisième dans les régions montagneuses des Alpes et des Pyrénées », indique le bilan.

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    Comment expliquer la sécheresse record de cet hiver ?

    La France a connu la période de janvier à septembre 2022 la plus sèche depuis 1976, de même que le Royaume-Uni pour la période de janvier à août, causant « des répercussions considérables sur l'agricultureagriculture et la production d'énergieénergie ».

    Les glaciers des Alpes européennes ont connu « une perte de massemasse record en une seule année, causée par de très faibles quantités de neige en hiverhiver, un été très chaud et des dépôts de poussière saharienne ». Depuis 1997, l'ensemble des glaciersglaciers européens ont perdu environ 880 km3 de glace.

    Le bilan sur le climat en Europe en 2022. © OMM

    L’océan en surchauffe

    Les températures moyennes à la surface de l'Atlantique nord ont été les plus chaudes jamais enregistrées, chaque vaguevague de chaleurchaleur entraînant migrations et extinctions d'espècesespèces et la perturbation de l'ensemble des écosystèmesécosystèmes marins.

    Les 3 raisons qui expliquent la surchauffe des océans

    2022 n'est « malheureusement pas un cas unique ou une bizarrerie du climatclimat », a commenté Carlo Buontempo, directeur de l'observatoire du changement climatique Copernicus (C3S) de l'Union européenne.

    L'année « s'inscrit dans une tendance qui va rendre les épisodes extrêmes de stressstress thermique plus fréquents et plus intenses dans toute la région ».

    En 2021, dernière année disponible pour des données consolidées, les concentrations dans l'atmosphèreatmosphère des trois principaux gaz à effet de serregaz à effet de serre (carbonecarbone, méthane et protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote) ont atteint leurs plus hauts niveaux, rappellent les deux organismes. Et en 2022, des données de plusieurs sites montrent que les émissionsémissions des trois gaz ont continué à augmenter.

    Rare lueur d'espoir du rapport: l'an dernier en Europe, les énergies solaires et éoliennes ont ensemble, pour la première fois, produit davantage d'électricité (22,3 %) que le gaz d'origine fossilefossile (20 %) et le charboncharbon (16 %).

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