Des chercheurs canadiens viennent de publier les résultats de la plus grande étude sur l’addiction aux smartphones. Ils ont relevé des différences selon le genre, l’âge et même le pays. Près d’une personne sur trois aurait un rapport problématique avec son smartphone.


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    Des chercheurs de l’université de Toronto viennent de mener la plus grande enquête mondiale sur l'addictionaddiction au smartphone. Publiée dans la revue International Journal of Mental Health and Addiction, elle concerne en tout 50 423 participants de 18 à 90 ans dans 195 pays. Près d'un tiers des personnes interrogées (29 à 31 %) ont obtenu un score qui les classifie comme ayant un risque élevé d'addiction au smartphone.

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    Les chercheurs ont utilisé la version abrégée du questionnaire Smartphone Addiction Scale (SAS-SV) de Kwon et al. (2013) comportant 10 affirmations, comme « je me sens impatient et inquiet lorsque je ne tiens pas mon smartphone » ou « mon entourage me dit que j'utilise trop mon smartphone ». Les chercheurs ont découvert que les femmes obtiennent un score d'utilisation problématique plus élevé que les hommes, un effet encore plus prononcé pour les 41 pays avec au moins 100 participants. Selon eux, les femmes utiliseraient davantage leur smartphone pour des raisons sociales, comme la communication avec leurs proches ou les réseaux sociauxréseaux sociaux.

    Des niveaux d’addiction qui diffèrent selon la région

    Les résultats ont également montré que l’addiction au smartphone est plus élevée chez les plus jeunes, et diminue avec l'âge. De plus, il existe des disparités entre pays, avec un niveau d'usage problématique beaucoup plus élevé en Asie du Sud-Est, et moins élevé en Europe. Les chercheurs avancent l'hypothèse que ce serait dû au fait que l'adoption d'Internet est passée principalement par les smartphones en Asie du Sud-Est, alors que l'Europe l'utilisait déjà sur les ordinateurs bien avant l'arrivée des smartphones. Les chercheurs pensent également que certaines différences pourraient également être expliquées par les normes sociales, comme dans les sociétés plus collectivistes qui privilégient les connexions avec le groupe.

    Les chercheurs soulignent néanmoins les limites de ces données. Les smartphones sont tellement intégrés dans notre vie et même notre travail que de futures études devront être beaucoup plus nuancées. Par exemple, quelqu'un qui travaille huit heures par jour sur les réseaux sociaux ne ressentira pas nécessairement d'effet négatif sur sa vie. Les chercheurs comptent mener une étude sur le long terme afin de voir si les niveaux d'addiction augmentent ou se stabilisent.