Les oreilles pointues et ultrasensibles du célèbre Vulcain de Star Trek ont-elles inspiré les créateurs de Spock, le nouveau moteur de recherche ? On pourrait le penser, car il n'ambitionne pas moins que de recenser chacun des six milliards d'êtres humains qui peuplent notre planète.

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    Capture de Spock.com.

    Capture de Spock.com.

    Mais cela risque de ne pas plaire à tout le monde. Car si Spock.com fonctionne sur la base du volontariat, tout un chacun pouvant enrichir la base de données en fournissant ses indications personnelles et même sa photo, le moteur de recherche scrute aussi en permanence différents réseaux communautaires du web, comme Friendster, Bebo ou MySpace.

    "Nous sommes un moteur de recherche organisant l'information à propos des individus. De la même manière que GoogleGoogle vous permet de taper n'importe quelle expression et vous donne une liste de résultats, nous vous donnons des résultats sur les gens. C'est notre façon de nous différencier des autres services de recherche, car nous sommes focalisés uniquement sur les gens", déclare Jy Bhatti, cofondateur de Spock,

    Et il explique que si le moteur recueille bien en continu le plus d'informations possible sur les identités en parcourant le net, sa capacité de compréhension reste très limitée et il appartient aux individus de compléter ou non leurs propres données de la manière qu'ils l'entendent.

    Lorsque le site sera entièrement opérationnel, un dispositif sera mis en place pour éviter les données fantaisistes ou diffamatoires, et un classement de pertinence sera organisé afin favoriser l'exactitude des renseignements. Enfin, Bhatti précise bien que l'internaute ne désirant pas se voir indexé par le moteur pouvait demander à en être exclu.

    1 million de nouvelles fiches par jour

    Actuellement, Spock.com recense environ 100 millions de personnes et en ajoute environ un million par jour, alors que des sites comme Winc.com et Zoominfo.com n'en comportent que 200 000 et 37 000.

    D'accès gratuit et uniquement financé par la publicité, Spock.com dont le siège se trouve à Redwood (Californie) a été créé au départ d'une levée de fonds de 7 millions de dollars par une trentaine de programmeurs américains et indiens. Déjà accessible au public en version bêta, le moteur pourra effectuer une recherche non seulement sur la base d'un nom, mais aussi d'un parti politique, d'une association, d'un club, ou même d'un hobby... ce qui promet déjà de spectaculaires joutes juridiques. Car si la possibilité de se désinscrire de la base de données existe, il est évident que la société ne pourra éternellement s'abriter derrière ce paravent.

    Car non seulement l'introduction des données personnelles de base sur Spock.com peut se faire sans le consentement de la personne intéressée, mais l'argument évoqué, selon lequel ces renseignements ont initialement été inscrits volontairement sur un site, ne pourra constituer un argument à terme et cela n'empêchera certainement pas d'y voir une forme de détournement de l'information, chose qui ne semble pas inquiéter ses concepteurs.

    Et les spammeurs ne verront-ils pas dans Spock.com une formidable aubaine, obtenant des millions (milliards ?) d'adresses de personnes classées selon leurs professions et préférences, permettant d'envoyer des quantités astronomiques de pourrielspourriels particulièrement bien ciblés ? Lorsqu'on considère le prix actuel de telles listes, mises en vente en parfaite légalité mais pas toujours très actualisées (même les spammeurs sont victimes d'arnaques...), on ne peut que s'inquiéter.