Le site Internet Megaupload vient d'être fermé. Le ministère américain de la Justice a formellement inculpé sept personnes liées au site de partage de fichiers, dont le fondateur qui a été arrêté en Nouvelle-Zélande, ainsi que trois autres personnes. Les États-Unis cherchent à obtenir leur extradition.

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    Coup de tonnerretonnerre sur la planète Internet avec l'annonce hier soir de la fermeture du site megaupload.com. Le ministère américain de la Justice, aidé du FBI, a fait procéder à l'arrestation de quatre personnes en Nouvelle-Zélande. Il s'agit du fondateur du site, un ressortissant allemand utilisant le pseudonyme de Kim Dotcom et trois autres personnes travaillant pour lui.

    Megaupload est ce que l'on appelle en anglais un cyberlocker, un service payant qui offre un espace de stockage en ligne sécurisé sur lequel les utilisateurs peuvent placer tout type de contenus et qu'ils peuvent ensuite partager à leur guise. Ce système s'est rapidement imposé comme une alternative aux échanges peer-to-peer, désormais surveillés par les autorités de lutte contre le téléchargement illégal, comme la loi Hadopi en France.

    Megaupload a donné naissance à toute une galaxiegalaxie de sites proposant un accès à des contenus en streaming ou en téléchargement. Très populaire, Megaupload était le 13e site le plus visité au monde avec quelque 100 millions de visiteurs uniques chaque mois. Régulièrement accusé de favoriser le piratage, le site a toujours affirmé proposer un service d'hébergement de contenus tout à fait classique et ne pas avoir le droit légal ni la possibilité technique de contrôler ces contenus.

    Megaupload : 175 millions de dollars de revenus « criminels »

    D'après le communiqué du FBI publié hier, Megaupload a rapporté 175 millions de dollars de revenus « criminels » et généré plus de 500 millions de dollars de pertes aux ayants-droit. En Nouvelle-Zélande, la police a saisi une collection de voituresvoitures de luxe, des serveurs ainsi qu'une somme de 8 millions de dollars. Kim Dotcom menait apparemment grand train dans une propriété estimée à 30 millions de dollars. Des perquisitions ont été menées dans plusieurs autres pays en Europe et à Hong-Kong où est basée la société Megaupload. En tout, sept personnes liées au site ont été inculpées par les autorités américaines.

    Les quatre membres de Megaupload lors de leur audition au tribunal d’Auckland en Nouvelle-Zélande. À droite, Kim Dotcom (aussi connu sous le nom de Kim Schmitz), fondateur du site. Les États-Unis réclament leur extradition. © 3News.co.nz

    Les quatre membres de Megaupload lors de leur audition au tribunal d’Auckland en Nouvelle-Zélande. À droite, Kim Dotcom (aussi connu sous le nom de Kim Schmitz), fondateur du site. Les États-Unis réclament leur extradition. © 3News.co.nz

    Les États-Unis veulent obtenir l'extradition des quatre personnes arrêtées en Nouvelle-Zélande afin de pouvoir les juger sous les chefs d'accusation de conspiration de racket, conspiration de violation de droit d'auteur et conspiration de blanchiment d'argentargent, qui peuvent valoir respectivement 20 ans, 5 ans et encore 20 ans de prison si les accusés sont reconnus coupables. Ira Rothken, l'avocatavocat américain qui défend Megaupload et ses accusés a déclaré à Cnet.com que cette procédure comportait des irrégularités et que le gouvernement avait fait fermer l'un des plus importants fournisseurs de stockage sans lui avoir donné la possibilité d'être entendu devant un tribunal.

    L'action coup de poing du gouvernement américain a entraîné une réaction quasi immédiate du collectif de hackers Anonymous, qui a lancé des attaques contre les sites de la Maison Blanche, du FBI, des associations d'ayants-droit RIAA (Recording Industry Association of America) et MPAA (Motion Picture Association of America) et du label Universal Music.