Violence, haine, vol de données, manipulation, fake news... Le patron de Facebook dévoile ses idées pour mieux réguler Internet avec notamment un standard pour la portabilité des données.


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    Depuis le 1er janvier, Mark ZuckerbergMark Zuckerberg cherche à redorer son image, et celle de FacebookFacebook, au cœur de plusieurs scandales. Cambridge Analytica, piratage de données, espionnage des utilisateurs, partage de vidéos terroristes... Les couacs s'accumulent, et le patron de Facebook a décidé dimanche de publier une tribune dans plusieurs journaux à travers le monde, dont Le Journal du Dimanche en France et le Washington Post aux États-Unis.

    Le patron de Facebook y partage quatre idées pour mieux réguler Internet, coupable de tous les maux : des contenus violents et haineux ; l'intégrité des élections ; la protection de la vie privée ; la portabilité des données personnelles. Pour cela, Facebook demande l'aide des gouvernements et des pouvoirs publics « pour assurer la sécurité de notre communauté. Personne n'attend des entreprises qu'elles répondent seules à ces enjeux ».

    Impliquer les États dans la régulation

    Zuckerberg révèle ainsi que Facebook travaille « avec les gouvernements, et notamment avec les pouvoirs publics français dans le cadre d'un groupe de travail commun, afin de garantir que nos dispositifs de modération des contenus soient efficaces ». Il propose de « confier à des organismes tiers le soin de définir des standards sur la diffusiondiffusion des contenus violents et haineux, et d'évaluer les entreprises sur la base de ces standards. La régulation pourrait établir une base de référence de ce qui est interdit, et exiger des entreprises qu'elles mettent en place des moyens pour réduire au maximum les contenus violents et haineux ».

    Pour les élections importantes, il estime que ses « systèmes seraient plus performants si la régulation établissait des standards communs pour vérifier l'identité des acteurs politiques ». Par ailleurs, il constate que « certaines lois ne s'appliquent que pendant les élections alors que les campagnes d'influence sont continues ».

    Open source et soutenu par Facebook, Google, Microsoft et Twitter, le Data Transfer Project entend créer un standard permettant aux internautes de transférer facilement leurs données, fichiers et contacts d'une plateforme à une autre. © Data Transfer Project 
    Open source et soutenu par Facebook, Google, Microsoft et Twitter, le Data Transfer Project entend créer un standard permettant aux internautes de transférer facilement leurs données, fichiers et contacts d'une plateforme à une autre. © Data Transfer Project 

    Un RGPD mondial ?

    À propos de la vie privée, Zuckerberg est favorable à la mise en place d'un système mondial semblable au RGPD : « Je pense qu'il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD comme cadre commun. » Ça fera évidemment sourire puisque c'est justement pour l'utilisation des données personnelles que Facebook est pointé du doigt, et même poursuivi.

    Enfin, Zuckerberg soutient « un format standard de transfert de données, ainsi que le projet open source Data Transfer Project » pour permettre à un internaute de transférer facilement ses données personnelles d'un service en ligne à un autre. Cela exige forcément une union entre les différents géants du Web puisque l'idée est de permettre de transférer, par exemple, ses données Facebook sur une autre applicationapplication concurrente comme GoogleGoogle ou AppleApple sans être obligé de télécharger des archives. 

    L'objectif commun de ces pistes : refaire d'Internet un espace qui « créé beaucoup de valeur dans la vie des gens ».