Des chercheurs canadiens ont créé un « filtre de confidentialité » capable de perturber le fonctionnement des systèmes de reconnaissance faciale utilisés par les services en ligne, notamment les réseaux sociaux. L'objectif est d'aider les internautes à mieux préserver leur vie privée.

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    La reconnaissance faciale est très utilisée par les réseaux sociauxréseaux sociaux et les services de photos en ligne pour offrir aux usagers des fonctions avancées de classement ou de protection. Facebook, notamment, est très en pointe dans ce domaine, avec des algorithmes qui atteignent un haut niveau de précision. Le réseau social s'en sert déjà pour informer ses membres si une photo d'eux est partagée.

    Aussi utile puisse-t-elle être dans certaines circonstances, la reconnaissance faciale n'en demeure pas moins une forme d'intrusion contre laquelle des chercheurs de l'université de Toronto (Canada) veulent proposer une sorte de cape d'invisibilité. Ceux-ci ont développé un algorithme d'apprentissage profondapprentissage profond qui est capable de perturber de façon dynamique le fonctionnement d'un système de reconnaissance faciale.

    L'algorithme fonctionne comme un filtre Instagram

    La solution repose sur deux réseaux neuronaux. Le premier se charge d'identifier les visages tandis que le second s'emploie à saboter ce travail. Les deux algorithmes s'affrontent en permanence en apprenant l'un de l'autre pour renforcer leur efficacité. Le réseau neuronal chargé de perturber le système de reconnaissance faciale cible les éléments sur lesquels ce dernier s'appuie pour fonctionner. Si, par exemple, le programme s'attache au coin des yeux, son opposant va modifier cette partie de façon imperceptible à l'œilœil nu, mais suffisante pour empêcher la reconnaissance faciale de réussir.

    Les chercheurs ont testé leur outil avec une base de données de 600 visages et disent avoir abaissé le taux d'efficacité du système de reconnaissance faciale de 100 % au départ à 0,5 %. Au final, cet algorithme s'apparente à un filtre InstagramInstagram qui peut être appliqué aux photos pour bloquer leur utilisation dans un système de reconnaissance faciale. L'équipe de l'université de Toronto dit vouloir rendre son « filtre de confidentialité » accessible au grand public, sous la forme d'une applicationapplication ou d'un site Internet.