Avec dans le collimateur l'exemple d'une potentielle guerre de haute intensité sur la zone de Taïwan, l’armée française va faire évoluer le Rafale au standard F5. L’avion pourra traiter d’énormes quantités de données pour mener des missions en étant connecté à toute une gamme de drones évoluant comme ailiers.


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    Pour les armées, de plus en plus de prototypes de drones destinés à accompagner un avion multirôle piloté sont en cours d'élaboration. C'est ce que l'on appelle les Loyal Wingman, les « ailiers fidèles » en français. Ces drones interconnectés en réseau à l'avion leader, servent à multiplier la force, augmenter les capteurscapteurs de l'avion et les projeter afin de le mettre hors d'atteinte des actions ennemies.

    Chez les Américains, le XQ-67A de General Atomics ou encore le Loyal Wingman de Boeing ont déjà réalisé leurs premiers vols et pourraient accompagner dans le futur le F-35. L'Europe compte également sur ce type de drones avec son projet Scaf en cours de développement. Avec lui, un avion de chasse de sixième génération se trouvera au cœur d'un système de combat aérien interconnecté à base de drones, le tout dopé à l'IAIA. Il ne s'agit donc plus que d'un avion, mais d'un système global s'appuyant sur des ailiers drones, à l'instar de celui issu du programme nEUROn qui est conduit par Dassault Aviation. Mais avant que ce système de combat du futur soit opérationnel, supposément à l'horizon 2040, on fait déjà du neuf avec du « vieux » pour obtenir un résultat similaire ou approchant. Alors qu'il est entré en service en 2002 dans l'Armée de l'airair et de l'espace, le Rafale de Dassault Aviation a beaucoup évolué au fil des décennies. C'est à l'intérieur de la carlingue que tout se passe et l'avion originel est désormais très éloigné de ses nouvelles itérations.

    Le drone de combat nEUROn permettra d’agir avec furtivité comme une extension du Rafale F5 pour neutraliser les systèmes anti-aériens modernes ennemis. © Dassault Aviation
    Le drone de combat nEUROn permettra d’agir avec furtivité comme une extension du Rafale F5 pour neutraliser les systèmes anti-aériens modernes ennemis. © Dassault Aviation

    La guerre du futur devra patienter

    Ainsi, le dernier standard en date, le F4 dont 42 Rafale seront livrés à partir de 2027 comprend un système d'autoprotection Spectra, un brouilleur autonome numérique et un poste de radio Contact, c'est-à-dire, une radio tactique parée pour ce que l'on appelle le combat collaboratif. Mais la version F5 du Rafale ira bien plus loin. D'apparence extérieure identique, outre l'emport de nouveaux types d'armement, l'appareil sera équipé d'un câblage en fibre optique pour traiter des volumesvolumes de données colossaux. Il embarquera également une IA. Cette nouvelle capacité lui permettra justement de communiquer en temps réel avec au moins un drone de combat accompagnateur considéré comme son extension.

    À terme, toute une gamme de drones ailiers spécialisés devrait être envisagée. Des drones moins onéreux et considérés comme sacrifiables pourraient ainsi servir à mener des missions de saturation des défenses adversaires. D'autres drones lourds plus coûteux ne seront pas sacrifiables et viendront augmenter les capacités du Rafale. Dans tous les cas, ces évolutions sont destinées à conduire une guerre de haute intensité. Et outre la Russie, les armées ont les yeuxyeux tournés vers la Chine et les tensions à Taïwan. Face à des équipements et systèmes d’armes modernes et disponibles en massemasse, un tel système de combat aérien en réseau permettrait de neutraliser les défenses antiaériennes et la logistique adverse. Mais ce n'est pas pour demain, puisque ces Rafale F5 n'arriveront pas avant les années 2030. La guerre du futur va donc devoir attendre, à moins que la géopolitique ne vienne accélérer le mouvementmouvement.