Chien-Shiung WuChien-Shiung Wu (13 mai 1912 à Shanghai-16 février 1997 à New York) est une physicienne sino-américaine. Spécialiste de physiquephysique nucléaire, elle a travaillé à l'enrichissement de l'uraniumuranium dans le cadre du projet Manhattan, puis démontré expérimentalement en 1956 la non-conservation de la parité proposée sur des bases théoriques quelques mois auparavant par Lee et Yang. Ces deux chercheurs recevront le prix Nobel de physique mais pas elle. Il est possible qu'elle ait souffert à ce propos d'un certain sexisme dans la communauté scientifique. Elle-même dira d'ailleurs plus tard : « Il est honteux qu'il y ait si peu de femmes dans les sciences... En Chine, il y a beaucoup, beaucoup de femmes en physique. Il existe un préjugé aux États-Unis selon lequel les femmes scientifiques sont toutes célibataires et sans élégance. C'est la faute des hommes. Dans la société chinoise, une femme est appréciée pour ce qu'elle est, et les hommes l'encouragent à se réaliser... mais elle conserve l'éternel féminin ». Il faut dire que Madame Wu, comme on l'appelait, était la fille de Wu Zhongyi, un défenseur de la parité des sexes ayant fondé l'École supérieure professionnelle de femmes de Mingde. Arrivée à l'université de Berkeley en 1936, elle décrocha en 1940 un doctorat en physique sous la direction du prix Nobel Ernest O. Lawrence, l'inventeur du cyclotroncyclotron. Madame Wu fut le premier instructeur femme au Département de physique de l'université de Princeton, la première femme titulaire d'un doctorat honoris causa de Princeton, la première femme président de l'American Physical Society (élue en 1975). Elle fut la première lauréate du prix Wolf en physique en 1978, que certains considèrent comme l'équivalent du prix Nobel. © Domaine public