Au début du XXe siècle, Henri BecquerelHenri Becquerel, Pierre et Marie CurieMarie Curie sont entrés ensemble dans la légende de la radioactivitéradioactivité, et donc dans l'histoire de l'atomeatome. Quels sont les mérites de Becquerel dans cette marche de la science ?

Becquerel, découvreur des « rayons uraniques » (1852-1908)

En cette fin du XIXe siècle, les recherches sur l'histoire de la matièrematière vont faire un bond fulgurant. La spectroscopie introduit un véritable bouleversement dans l'astronomie, la photographiephotographie permet en sciences des travaux de détection. L'électricité, avec le tube de Crookestube de Crookes et les rayons cathodiques, va amener à une découverte qui stupéfiera tout le monde, celle des rayons Xrayons X.

En 1895, Röntgen, physicienphysicien allemand, obtient par hasard ce rayonnement surprenant, incompréhensible, qui permet de visualiser l'intérieur du corps humain. En plus de leur succès médiatique, ces rayons vont provoquer de multiples recherches des physiciens.

Une famille qui a le culte de la science

C'est à cette époque de foisonnementfoisonnement intellectuel que commence la carrière de Becquerel. Fils et petit-fils de physiciens et d'Académiciens des sciences, Becquerel est un enfant du sérail. Après des études d'ingénieur, il s'oriente vers la recherche, dans le domaine de l'optique, puis plus précisément vers la polarisation. Ensuite, il étudie les spectresspectres optiques de vapeurs métalliques, enfin l'absorptionabsorption de la lumièrelumière par les cristaux, et soutient sa thèse en 1888. L'année suivante, il est élu à l'Académie des sciences.

En 1891, il commence des cours à l'École polytechnique (dont il est un ancien élève, dans le corps des Ponts et Chaussées). Les deux éditions des cours d'Henri Becquerel ont une dimension humaine incomparable, car il veut transmettre à ses élèves son émerveillement pour la physiquephysique, les observations expérimentales et les réalisations techniques.

L'expérience. C'est la découverte du phénomène extraordinaire et inexpliqué que sont les rayons X de Röntgen qui va le mener à la célébrité. En effet, Becquerel se demande si des sels d'uraniumuranium, dont il a étudié la fluorescence, pourraient devenir des émetteurs de rayons X. Il imagine qu'une longue exposition de ce mineraiminerai au rayonnement solairerayonnement solaire va peut-être les faire apparaître. Or, l'expérience n'ayant pu se réaliser durant trois jours de temps pluvieux, quelle n'est pas sa surprise, en développant la plaque photographique support de son sel d'uranium, maintenu trois jours dans un tiroir et recouvert d'un tissu noir, de voir qu'elle est voilée !

L'interprétation. Ces rayons, qui ne peuvent être issus que du sel d'uranium, sont-ils une découverte ? Becquerel peut seulement affirmer que l'uranium émet spontanément ce qu'il nomme le « rayonnement uranique ». Il appela ce phénomène « hyperphosphorescence », et sa découverte, annoncée le 2 mars 1896 à l'Académie des sciences, passe inaperçue.

Néanmoins, il rédige soigneusement une note sur ses observations, notant que des phénomènes d'ionisationionisation de l'airair ambiant apparaissent. Il reviendra à Marie Curie, qui choisit cette curieuse communication pour sujet initial de sa thèse de doctorat, de montrer, avec son époux Pierre CuriePierre Curie, inventeur de l'électromètre à quartzquartz piézoélectriquepiézoélectrique, qu'il s'agissait d'un phénomène plus général qu'elle baptisa radioactivité.

La récompense par un prix Nobel

En 1903, Henri Becquerel, Marie Curie et Pierre Curie sont récompensés tous trois pour cette découverte magistrale qui mène à notre physique moderne.

La Traque des particules élémentaires, de Jacqueline Desselle-Marinacce

Ce livre accompagne, par un hasard heureux, la communication mémorable faite au CernCern en juillet 2012, vous mettant ainsi au cœur des évènements qui passionnent nos physiciens des particules à la recherche du boson de Higgsboson de Higgs traqué durant plus de quarante ans.

Braquant un projecteurprojecteur sur quelques êtres exceptionnels, cet ouvrage évoque cet inlassable jeu de cache-cache auquel s'amusent depuis près de trois millénaires les Hommes et les particules atomiques. Il débute durant l'Antiquité grecque et se termine par l'interview d'un physicien des particules du Cern.

À la lecture de ce livre, vous vous joindrez ainsi à la cohortecohorte de tous ceux qui se passionnent pour ce monde dans lequel nous sommes immergés, visible ou invisible, des lointaines nébuleusesnébuleuses jusqu'aux quarksquarks du noyau de l'atome...