BiochimisteBiochimiste français né en 1910 à Paris, et mort en 1976 à Cannes, Jacques Monod a reçu le prix Nobel de physiologie et de médecine en 1965, pour sa contribution à la compréhension du rôle des gènesgènes dans la régulation du métabolisme cellulaire.

Jacques Monod : jeunesse et travaux de recherche

Jacques-Lucien Monod a grandi dans le sud de la France, mêlant ses passions pour la biologie et la musique, qu'il a toujours cultivées. Il est diplômé de la Sorbonne et devient professeur de zoologie. En 1934, il travaille au California Institute of Technology, où il rencontre le célèbre généticiengénéticien Thomas Hunt Morgan, qui l'amène à étudier les mécanismes de transmission génétiquegénétique.

De retour à Paris, après une série de recherches sur les mécanismes contrôlant la fonction enzymatiqueenzymatique, Jacques Monod travaille à l'Institut Pasteur, où il reste définitivement. Il y est nommé directeur en 1971. Il poursuit ses recherches pendant la Seconde Guerre mondiale, en étudiant le métabolisme de la bactériebactérie Escherichia coliEscherichia coli.

En 1958, Jacques Monod entame sa collaboration avec François JacobFrançois Jacob qui, au même institut, mène des recherches parallèles aux siennes. Ensemble, ils réussissent à démontrer que l'induction enzymatique peut être expliquée en termes purement biochimiques. Puis, en plus d'introduire le concept d'ADNADN messager, ils identifient des groupes de gènes organisés en structures qui dirigent les processus métaboliques et qui sont activés ou inhibés par d'autres gènes se trouvant dans leurs structures. Ces études ont donné une forte impulsion à la génétique moléculaire et leur ont valu le prix Nobel en 1965, partagé avec André Lwoff.

Son ouvrage « Le Hasard et la nécessité »

En 1970, Jacques Monod publie l'essai "Le Hasard et la Nécessité", une réflexion philosophique sur l'impossibilité de soutenir une conception finaliste du monde et de l'homme. Rédigé à l'intention d'un public cultivé non spécialiste, Monod s'est attaché dans cet ouvrage à illustrer les conséquences philosophiques et spirituelles des dernières découvertes en biologie moléculairebiologie moléculaire et en génétique.

Pour Monod, la biologie scientifique s'est développée sur la base du « postulatpostulat d'objectivité ». Ce postulat exclut que les phénomènes de la nature puissent être expliqués en les référant à un projet ou à une finalité intrinsèque à la nature. En effet, le projet ou la finalité sont des dimensions de la pensée humaine, et non des propriétés des choses.

D'autre part, la biologie doit admettre comme élément objectif de la vie quelque chose qui ressemble précisément à un projet, c'est-à-dire la « téléonomie » des êtres vivants. La téléonomie est la propriété de transmettre d'une génération à l'autre les contenus d'invariabilité qui caractérisent une espèceespèce à travers les générations. 

Les théories de Monod

La théorie de l’évolution de Darwin soutient que l'évolution de structures de plus en plus téléonomes est due à des perturbations survenant dans une structure qui possède déjà la propriété d'invariance. Lorsque, au contraire, les phénomènes de la vie sont expliqués par la téléonomie, nous sommes confrontés à des théories anthropomorphiques, en particulier, l'animisme et le vitalisme.

Le vitalisme part de l'idée que le monde vivant ne peut être expliqué par les lois objectives de la physiquephysique, et qu'il doit donc exister des lois et des principes spécifiques à celui-ci. D'autre part, l'animisme (celui de Teilhard de Chardin, Herbert Spencer, Karl Marx et Friedrich Engels) explique également la réalité inanimée par des principes mentaux, c'est-à-dire par les prétendues lois de la pensée, qui ne sont valables que dans le domaine du système nerveux centralsystème nerveux central de l'homme.

Il s'ensuit donc que le hasard est la loi fondamentale qui régit la combinaison des protéinesprotéines et leur structure. Si le hasard est la seule explication des altérations accidentelles des séquences de polynucléotides qui forment le code génétiquecode génétique, alors il est la seule source de toute nouveauté biologique, de toute modification de l'ADN.