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    Un long stand by

    Un long stand by

    "J'étais donc 'dans le bain', lorsque l'Agence a lancé, à cette époque, une vaste campagne de sélection de candidats astronautes européens. Je me suis dit : voici ta chance qui passe... Mais il y avait des milliers de postulants dans toute l'Europe. J'ai terminé parmi les finalistes invités à venir se présenter au QG de l'ESA à Paris. Je commençais à y croire, et puis ce fut un grand désappointement, car il n'y avait, en réalité, que six places à pourvoir.Je n'ai finalement pas été retenu. On m'a dit : 'vous auriez été sélectionné s'il y avait eu plus de moyens, vous aurez peut-être votre chance plus tard', et je suis resté au sol".

    Notre astronaute "rentré" n'en continue pas moins sa carrière dans le girongiron de l'Agence. Il coordonne la préparation physique des missions habitées européennes sur la station MIRMIR diverses expérimentations liées aux biosciences. Les missions initiées par l'ESA - que ce soit à bord d'engins américains ou russes - se multiplient.

    <br />&copy; Esa - André Kuipers

    © Esa - André Kuipers

    Avec la mise en place progressive de la nouvelle Station spatiale internationale (ISS), les pays membres de l'ESA décident, en 1998, de former un véritable "corps" permanent des astronautes européens, placé sous l'égide de l'Agence. Dans ce contexte, les Pays-Bas attachent - comme d'autres "petits pays" tels que la Belgique ou la Suisse - une grande valeur au rôle d'ambassadeur que représente un spationautespationaute "national". Ils proposèrent la sélection d'André Kuipers, qui fut cette fois retenue par l'ESA.

    "J'ai évidemment accepté, tout en étant conscient que je rentrais en même temps dans un processus d'attente qui allait bouleverser ma vie. Cela signifiait que je devais mettre entre parenthèses une très large part des responsabilités médicales à la base de ma carrière. Car, être astronaute 'potentiel', c'est vivre en stand by, sans savoir avec certitude pour combien de temps, en se soumettant à un entraînement et à des contrôles médicaux permanents. La planification des missions s'étale sur des années. La constructionconstruction de l'ISS était (et est encore) un processus très lent, soumis à des décisions financières internationales complexes et à des imprévus technologiques. Souvenez-vous du 1er février 2003 et de la terrible catastrophe de la navette ColumbiaColumbia qui a entraîné l'arrêt de tous les vols américains jusqu'à aujourd'hui..."