Scott Kelly et Mikhail Kornienko, les deux hommes qui reviennent de l'ISS, ont établi un record : celui du plus long séjour dans la Station spatiale internationale. Une telle durée – 340 jours – permet de mesurer les effets physiologiques de la vie loin de la Terre sur le corps humain. Une connaissance indispensable pour préparer des missions lointaines, notamment vers Mars.

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    Après 340 jours dans la Station spatiale internationale (ISS), Scott Kelly, de la Nasa, et Mikhail Kornienko, de Roscosmos, sont revenus sur Terre. En accomplissant le plus long séjour dans l'ISS, ces deux hommes n'ont pas seulement établi un record, ils ont surtout participé à une expérience de vie dans l'espace. Comme nous l'expliquions avant leur départ, elle consiste à préparer un voyage vers Mars. Le Cnes, qui participe à cette expérience présente, dans la vidéo ci-dessus, par la voix de François Spiero, l'intérêt d'une telle mission pour les futures explorations humaines du Système solaire.

    Les effets physiologiques et psychologiques de longs séjours en microgravité (c'est-à-dire, concrètement, en apesanteurapesanteur) restent imparfaitement connus et l'ISS est un lieu idéal pour compléter les expériences au sol, comme Mars 500.

    Celle qui vient d'être réalisée est unique en son genre : Scott Kelly a un frère jumeaujumeau homozygotehomozygote - qui partage donc les mêmes gènesgènes -, Mark. Des tests similaires ont été et vont être effectués sur les deux hommes, permettant de mieux repérer ce qui a changé chez Scott du fait de son séjour autour de la Terre.

    L'astronaute de la Nasa, Scott Kelly (à gauche), et le cosmonaute de Roscosmos, Mikhail Kornienko, avant leur départ. Durant leur long séjour dans la Station spatiale internationale, ils ont participé à des expériences médicales pour suivre les effets de l'absence de pesanteur sur l'organisme. © Nasa

    L'astronaute de la Nasa, Scott Kelly (à gauche), et le cosmonaute de Roscosmos, Mikhail Kornienko, avant leur départ. Durant leur long séjour dans la Station spatiale internationale, ils ont participé à des expériences médicales pour suivre les effets de l'absence de pesanteur sur l'organisme. © Nasa

    La réalité d'un voyage lointain sera différente

    Comme l'explique François Spiero, l'expérience a valeur de test, également pour les caractères psychologiques à considérer en priorité lors des recrutements pour des voyages au long courslong cours. Il ne suffit pas, explique-t-il « d'être bien dans ses baskets ». Il faut aussi supporter une vie en milieu confiné, au sein d'une petite équipe qui fera face à des conditions difficiles et des risques. Les expériences au sol sont, pour cela, de bons tests.

    Cependant, des voyages lointains ne peuvent être qu'imparfaitement simulés. Outre l'effet des rayons cosmiques qui ne touchent pas l'ISS, tournant à l'intérieur de la ceinture de Van Allen, l'éloignement est le facteur impossible à reproduire. Dans la Station spatiale internationale, qui n'est qu'à 400 km du sol, un malade peut être évacué grâce à la capsule SoyouzSoyouz de secours. Il sera plus rapidement dans un lit d'hôpital qu'un Homme se blessant dans une zone peu peuplée. En revanche, l'équipage d'une mission vers Mars devra surmonter lui-même tous les problèmes qui se présenteront.