Alors que plusieurs rapports et personnalités politiques ont pointé du doigt le manque d'éducation sexuelle à l'école en France, une étude américaine souligne l'importance d'inclure des notions et des termes inclusifs pour améliorer la santé des élèves LGBT et des autres.
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En France, seuls 15 % des élèves ont eu les trois séances d'éducation sexuelle annuellesannuelles pourtant obligatoires au collège et au lycée depuis la promulgation de la loi du 4 juillet 2001 relative à l'IVG et à la contraception. Ce constat a été fait par l'Inspection générale de l'Éducation nationale en 2021 et réaffirmé en novembre 2022 par un rapport du Défenseur des droits consacré au droit des enfants. Quand ils ont lieu, ces cours se concentrent essentiellement sur la contraception et des maladies sexuellement transmissibles (MST), et font souvent l'impasse sur d'autres notions tout aussi importantes à l'adolescence comme le consentement, les minorités sexuelles et de genre, ou encore les rapports de domination qui peuvent se jouer dans les moments intimes.
Pourtant, ces séances, surtout si elles sont inclusives, participent à réduire les stéréotypes de genre, l'homophobie et la transphobie ou encore le sexisme. Elles permettent d'instaurer un climatclimat scolaire plus apaisé pour tous les élèves, mais surtout pour celles et ceux concernés par les minorités sexuelles et de genre. Selon une étude menée auprès de lycéens aux États-Unis, une politique d'éducation sexuelle inclusive a permis d'améliorer la santé mentale des élèves, de réduire le harcèlement scolaire et les pensées suicidaires chez les jeunes LGBT qui sont particulièrement exposés à la violence physiquephysique et verbale dans le cadre scolaire.
Aux États-Unis, 58 % des lycéens LGBT disent ne pas se sentir en sécurité dans leur établissement scolaire et 71 % ont déjà été insultés à cause de leur genre ou leur orientation sexuelle. En France, 18 % des élèves LGBT ont rapporté avoir été insultés ces douze derniers mois selon une étude IFOP de 2018. Ce climat hostile a des implications graves sur la santé mentale et physique des élèves LGBT.
Une éducation sexuelle inclusive bénéfique à tous les élèves, mais surtout aux minorités sexuelles et de genre
Pour savoir si les cours d'éducation sexuelle inclusifs ont eu un effet bénéfique chez les élèves concernés, les scientifiques spécialisés en santé publique de l'université de Pittsburgh ont mis au point un questionnaire. Les participants devaient renseigner s'ils avaient accès à des cours d'éducation sexuelle qui présentent des informations sur la contraception, les MST, les questions autour du genre et de la sexualité en utilisant un vocabulaire adapté, leur orientation sexuelle, leur identification comme fille ou garçon, et leur problème de santé mentale (notamment les idées suicidaires) et de harcèlement scolaire. Au total, les réponses de 47 730 élèves scolarisés dans 11 États différents ont été collectées.
Passées à la moulinette des analyses statistiques, ces données ont permis de mettre en évidence que les cours d'éducation sexuelle inclusifs sont bénéfiques pour tous les élèves, quel que soit leur sexe ou leur genre. Ils sont associés à une réduction des pensées suicidaires ; si les contenus de ces séances sont 10 % plus inclusifs, alors le risque de pensées suicidaires diminue de 20 % pour tous les élèves. Ils permettent aussi de diminuer l'incidenceincidence des états dépressifs et des dépressions chez les élèves LGBT et des cas de harcèlement des élèves gays, lesbiennes ou bisexuels. Ces cours ne sont pas accessibles de façon homogène à travers les États-Unis et les élèves n'ont pas tous accès à une éducation sexuelle inclusive ; les chercheurs insistent sur la dimension socioculturelle des violences dirigées contre les jeunes LBGT.
