En analysant l'activité neuronale à la suite de fortes stimulations du cerveau, des chercheurs ont pu déterminer l'état de conscience de différents individus. Cette stratégie pourrait favoriser le développement de méthodes de communication avec les personnes dans le coma.
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Lors d'un accident grave, il est rare de s'en sortir indemne, et les blessés se retrouvent parfois dans le coma. Ce mot, qui signifie « sommeil profond » en grec, est tout désigné. En effet, les personnes sont dans une sorte d'état second dans lequel elles semblent ne plus rien ressentir du monde qui s'agite autour d'elles. En revanche, leurs fonctions vitales sont souvent intactes, et elles peuvent continuer à vivre, parfois avec l'aide d'un matériel médical adapté.
Tous les niveaux de coma ne sont cependant pas égaux. Certains malades semblent en effet être complètement inconscients, alors que d'autres réussissent à répondre à des stimuli extérieurs en clignant des yeux ou en pressant une main par exemple. Néanmoins, il est parfois très difficile de diagnostiquer un patient, car il peut être conscient sans pouvoir pour autant s'exprimer par des gestes ou des mots. Une équipe de l'université de Milan s'est penchée sur ce problème, et a mis au point une stratégie pour estimer le niveau de conscience d'une personne plongée dans le coma sans qu'elle ait besoin de bouger. Les résultats sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.

Stimuler le cerveau pour connaître la conscience
La méthode consiste à stimuler le cerveau avec de fortes pulsations électromagnétiques et à enregistrer la réponse des neurones grâce à un électroencéphalogramme. Un ordinateur calcule alors un score censé être représentatif de l'activité cérébrale. Ce score refléterait la capacité du cerveau à emmagasiner des informations et à y répondre. Selon Steven Laureys, l'un des participants, cette technique aurait l'avantage d'être objective, car elle ne dépendrait pas des capacités sensorielles ou motrices du patient. En d'autres termes, le cerveau livrerait directement ses secrets sans que la personne ait besoin de se mouvoir.
Au cours de cette étude, les scientifiques ont utilisé cette tactique pour estimer l'activité cérébrale de 32 individus éveillés, endormis ou sous anesthésie, et de 20 personnes tombées dans le coma. Leurs résultats ont montré que plus les candidats étaient éveillés, plus leur score était élevé. Leur niveau de conscience est ainsi corrélé avec une activité neuronale spécifique. « La pulsation est un peu comme une sonnette, expliquent les auteurs. La réponse des neurones permet ensuite d'évaluer l'état de conscience. »
Ce procédé pourrait ainsi être utilisé dans les hôpitaux afin de mieux connaître l'état de conscience d'un patient et de lui procurer les soins adaptés à son état. De nouvelles études sont cependant nécessaires pour tester cette méthode sur un plus grand nombre de personnes et la valider.
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