Si elles ne semblent pas transmettre de maladie, les punaises de lit laissent de l’histamine dans les logements qu’elles infestent. La molécule impliquée dans les réactions allergiques reste même des mois après la disparition des punaises…


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    Les punaises de lit Cimex lectulariusCimex lectularius causent bien du souci aux habitants qui en font la fâcheuse expérience, car il n'est pas si simple de s'en débarrasser : les traitements professionnels sont coûteux, l'utilisation d'insecticidesinsecticides dans des logements, et a fortiori dans des lits, pose problème et, en plus, les punaises de lit ont développé des résistancesrésistances aux insecticides.

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    Punaises de lit : comment s'en débarrasser efficacement ?

    Du point de vue sanitaire, la piqûre des punaises de lit ne semble pas transmettre de maladie. En laboratoire, elle peut propager l'agent de la maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi) mais il n'y a pas de preuve qu'une telle transmission existe dans la vie réelle. Et si le risque pour la santé était tout autre, et lié à une moléculemolécule laissée par les punaises dans votre maison ?

    Les punaises de lit libèrent naturellement de l'histamine dans leurs excréments. Elles s'en servent même pour marquer un bon emplacement pour venir s'y agréger. Lorsque des punaises de lit arrivent dans un logement, elles ont tendance à se concentrer dans les chambres où dorment les humains, leur source de nourriture. Chez l'Homme, l'histamine est naturellement libérée lors d'une réponse immunitaireréponse immunitaire. Elle favorise l'inflammation et la lutte contre les pathogènes. Mais elle peut aussi avoir un effet nocif, causant des rougeurs par contact avec la peau et des problèmes respiratoires par inhalationinhalation.

    Le saviez-vous ?

    L’histamine est une molécule libérée par les mastocytes. Elle joue un rôle dans les symptômes de l’allergie. C’est pourquoi les antihistaminiques sont prescrits en cas de rhume des foins ou contre les démangeaisons de l’urticaire.

    Des chercheurs de l'université d’État de Caroline du Nord (États-Unis) ont étudié un complexe d'appartements de la ville de Raleigh où certains logements avaient été infestés par des punaises de lit et d'autres non. Les chercheurs y ont récupéré de la poussière.

    Les punaises de lit se concentrent au niveau des chambres à coucher, là où dorment les humains qu’elles piquent. © jes2uphoto, Fotolia
    Les punaises de lit se concentrent au niveau des chambres à coucher, là où dorment les humains qu’elles piquent. © jes2uphoto, Fotolia

    Davantage d'histamine dans les logements infestés par les punaises de lit

    Les appartements infestés avaient beaucoup plus d'histamine dans leur poussière que les logements non infestés du même complexe ou que d'autres appartements situés à plus de 8 km. Les niveaux d'histamine dans les logements infestés étaient au moins 20 fois plus élevés : 54,6 µg pour 100 mg de poussière, contre moins de 2,5 µg pour 100 mg de poussière dans les logements non infestés.

    Les chercheurs ont aussi mesuré l'histamine après que le logement a été traité à la chaleurchaleur contre les punaises de lit. Pendant les trois mois qui suivaient le traitement, les niveaux d'histamine ne diminuaient pas beaucoup : malgré la chaleur, la molécule persistait dans le logement. Pour plus d'efficacité, il faudrait peut-être associer le traitement thermique à un nettoyage rigoureux de l'appartement.

    Comme les humains dorment à proximité des punaises de lit, la concentration élevée d'histamine pourrait représenter un risque pour leur santé. D'autres travaux doivent être menés pour connaître les effets d'une exposition chronique à de faibles niveaux d'histamine dans son logement. Cette étude paraît dans la revue Plos One.