À la suite du débat sur les pilules de troisième et quatrième générations, l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie un rapport sur le nombre d'accidents et de décès qui pourraient leur être imputés. Conclusion : les pilules causeraient annuellement 2.500 accidents vasculaires.
En France, il existe quatre générations de pilules qui diffèrent par la nature des œstrogènes et progestatifs qu'elles contiennent. Les pilules de troisième et quatrième générations limitent les effets secondaires importants liés à l'utilisation des pilules plus anciennes, mais font débat. Ces pilules seraient associées à des risques plus élevés de formation de caillots sanguins pouvant obstruer les vaisseaux (accidents thromboemboliques).
L'histoire commence en décembre dernier, lorsqu'une jeune femme porte plainte contre le fabricant d'une pilule de troisième génération : elle impute son accident vasculaire cérébral (AVC) à la prise de cette pilule. L'ANSM lance alors une mise en garde aux professionnels de la santé pour qu'ils revoient leurs prescriptions de pilules contraceptives à la baisse. Ces événements ont eu un impact important sur la consommation de ces produits : en février, les ventes de pilules de troisième et quatrième générations ont subi une baisse de 34 %, alors que celles de pilules de première et deuxième générations ont affiché une hausse de 27 %.
Les pilules de troisième et quatrième générations plus risquées
En ce 26 mars, l'ANSM publie un rapport du nombre d'accidents et de décès associés à l'utilisation des pilules contraceptives entre 2000 et 2011 : toutes générations confondues, celles-ci entraînent chaque année plus de 2.500 accidents par formation de caillots dans les veines et 20 décès prématurés.
Ces 20 décès sont dus à une embolie pulmonaire, c'est-à-dire à une obstruction de l'artère pulmonaire par un caillot sanguin. Selon l'ANSM, 14 décès sont attribuables aux pilules de troisième et quatrième générations, et 6 à la prise des autres types de pilules. Parmi les 2.529 accidents veineux annuels, 778 cas sont associés aux pilules de première et deuxième générations, contre 1.751 attribués aux pilules de troisième et quatrième générations.
Ces résultats semblent montrer que l'utilisation des pilules de troisième et quatrième générations est associée à un risque accru, mais faible, d'accidents thromboemboliques. Selon l'ANSM, les accidents et les décès pourraient être réduits par l'utilisation de moyens contraceptifs alternatifs. L'agence considère en effet qu'en l'absence des pilules de troisième et quatrième générations, 9 décès et 1.167 accidents annuels auraient été évités.
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