Il est possible de retirer une tumeur du poumon sans ouvrir le thorax. Cette pratique, encore très peu répandue en France, est pourtant largement au bénéfice du patient, malgré une durée de l’opération plus longue qu’une chirurgie classique.
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Accéder à un poumonpoumon pour en extraire une tumeurtumeur... sans ouvrir la cage thoracique ! Cet exploit, des médecins de l'institut mutualiste Montsouris à Paris, l'ont déjà pratiqué 140 fois. Mais cela reste un exploit, que cette équipe est la seule en France à réaliser. Pour le patient, c'est évidemment un avantage déterminant, particulièrement parce la méthode réduit notablement les douleurs postopératoirespostopératoires.

D'une manière générale, « la meilleure chance de guérisonguérison du cancer du poumon est l'ablationablation chirurgicale du lobe dans lequel est situé la tumeur », expliquent Dominique Gossot, chirurgien, et Philippe Girard, pneumologue. Cette intervention se pratique à « thoraxthorax ouvert ». La thoracotomie - c'est-à-dire l'ouverture du thorax - entraîne toutefois d'importantes douleursdouleurs postopératoires. Et pour cause, les chirurgiens devant sectionner plusieurs muscles puis écarter les côtes, avant de gagner le poumon.

À l'institut Montsouris, les deux médecins viennent de dresser un premier bilan des 140 lobectomies « à thorax fermé » qu'ils ont pratiquées. Un bilan très largement positif.

Des bénéfices certains pour le patient

Sur le plan technique, trois à quatre incisions de 5 à 12 millimètres suffisent. Elles permettent d'introduire les instruments, comme un endoscopeendoscope orientable relié à une caméra de haute définition dont les images sont projetées sur 2 écrans.

En fin d'intervention, l'une des incisions est légèrement agrandie pour extraire le lobe pulmonairelobe pulmonaire et la tumeur. Ensuite, les médecins enlèvent les ganglionsganglions susceptibles d'être envahis. La duréedurée totale de l'opération (3 h 40) est supérieure à celle d'une lobectomie avec thoracotomie, mais les bénéfices pour le patient sont ailleurs.

Peu invasive, cette technique entraîne moins de douleurs postopératoires. Les durées d'hospitalisation et de convalescence sont également réduites, sans oublier l'aspect esthétique, grandement amélioré par l'absence de cicatricescicatrices importantes sur le thorax. Un seul inconvénient finalement : en France, cette intervention n'est réalisée qu'à Montsouris. Dans un pays comme le Japon, près du tiers des patients peuvent en bénéficier.