Comment envisager l'hôpital de 2025 ? Les projets architecturaux les plus récents proposent une vision radicalement différente du modèle actuel. Les hôpitaux du futur s'imaginent comme des lieux de vie « smart » et connectés où le patient est au centre des attentions.


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    L'actualité nous le montre bien, l’hôpital a besoin de se réinventer pour faire face aux problèmes économiques mais aussi pour améliorer la prise en charge et les soins d'une population vieillissante. L'ancien modèle, où tous les services médicaux étaient réunis sous le même toittoit, ne semble plus à son avantage.

    Les constructionsconstructions les plus récentes ont choisi une approche différente dans laquelle le patient se promène dans des « villes de santé », où les services hospitaliers retrouvent un visage humain. Le projet « Hospitacité » à Bruxelles en est un bon exemple. Défini comme un projet urbain par ces concepteurs, le futur hôpital belge prévu pour 2025 regroupera plusieurs pôles médicaux sur un campus relié à la ville par des passerellespasserelles et même le métro.

    Façonné par des nouveaux courants architecturaux et la big-data, l’hôpital du futur se veut résolument « smart » et concentré sur le bien-être des patients.

    Le futur projet « Hospitacité » imaginé par les bureaux d'architectes VK Architects & Engineers et Michel Rémon & Associés. Le projet devrait sortir de terre en 2025. © VK Architects & Engineers et Michel Rémon & Associés
    Le futur projet « Hospitacité » imaginé par les bureaux d'architectes VK Architects & Engineers et Michel Rémon & Associés. Le projet devrait sortir de terre en 2025. © VK Architects & Engineers et Michel Rémon & Associés

    Les hôpitaux du futur pensés comme des lieux de vie

    Les derniers projets architecturaux pour les hôpitaux proposent de passer d'un bâtiment unique à une constellationconstellation de services indépendants. Cette tendance architecturale, appelée « layer approach », repense chaque bâtiment comme une identité bien définie ayant sa propre duréedurée de vie et pouvant s'adapter aux évolutions plus rapidement.

    « Dans cette approche, les bâtiments édifiés sur un même campus hospitalier ont des cycles de vie séparés, ce qui permet au cours du temps de les transformer indépendamment les uns des autres », explique François Langevin, professeur et ingénieur biomédical dans un article de The Conversation.

    Chaque bâtiment offrirait un éventail de service restreint mais spécialisé et performant. Le cabinet de conseil McKinsey & Company imagine un campus hospitalier où des cliniques pourraient être en charge des soins ambulatoiresambulatoires quand d'autres seraient dédiées à la rééducation. Les services techniques n'accueillant pas de patients ou leur famille, comme la blanchisserie ou les plateaux médico-techniques, pourraient s'implanterimplanter un peu à l'écart. L'hôpital « smart », comme le centre de cette galaxiegalaxie, ne se concentrerait que sur les urgences, les traumatismes les plus lourds, les chirurgies les plus délicates et les complications sévères.

    Selon le « layer approach », les patients sont pris en charge par des structures à taille humaine et évoluent dans un environnement repensé pour leur bien-être. Construites près des quartiers résidentiels et aménagées avec des allées verdoyantes, les « villes de santé » s'imaginent aussi comme des lieux de soins mais aussi de vie pour les patients.

    Des données personnelles toujours plus sensibles

    Au delà du patient lui-même, ses données personnelles sont aussi au cœur de l'hôpital « smart ». La décentralisation des services nécessite un système informatique interconnecté où les données de santé, très sensibles, sont partagées entre les structures.

    Faire des examens simples comme la prise de la tension ou de la température avec des appareils connectés pourra améliorer le bien-être du patient et faire gagner du temps au médecin mais augmentera aussi la quantité de données personnelles. Avec la législation RGPDRGPD, la collecte, l'utilisation, le stockage et la protection des données personnelles des patients seront des enjeux importants pour les hôpitaux de demain.

    La mutation est aussi philosophique. Avec le vieillissement de la population mondiale, il ne s'agira plus de soigner les malades mais de préserver la santé des patients le plus longtemps possible en mettant l'accent sur la préventionprévention, la réhabilitation et la rééducation. L'hôpital de demain aspire à un modèle différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. Reste à savoir s'il sera assez « smart » pour tenir ses promesses alors que le système de santé actuel traverse une crise profonde.