Pour la première fois, la thérapie par ultrasons focalisés de haute intensité a été utilisée dans un test clinique, chez des patients atteints d’un cancer de la prostate. Résultats : 95 % d’entre eux n’avaient plus de cancer un an après traitement, et seuls 10 % souffraient d’effets secondaires indésirables, contre 50 % en temps normal. Des résultats préliminaires très prometteurs !

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    Un homme sur sept déclarera dans sa vie le cancer de la prostate, et la grande majorité d'entre eux n'en mourra pas. Dans 95 % des cas, la tumeur est cancéreuse. Les thérapies proposées jusque-là n'épargnent pas suffisamment les tissus environnants sains. Mais l'HIFU, proposée dès 1989, pourrait peut-être faire disparaître la grande majorité des effets secondaires ! © Annie Cavanagh, Wellcome Images, images.welcome.ac.uk, cc by nc nd 2.0

    Un homme sur sept déclarera dans sa vie le cancer de la prostate, et la grande majorité d'entre eux n'en mourra pas. Dans 95 % des cas, la tumeur est cancéreuse. Les thérapies proposées jusque-là n'épargnent pas suffisamment les tissus environnants sains. Mais l'HIFU, proposée dès 1989, pourrait peut-être faire disparaître la grande majorité des effets secondaires ! © Annie Cavanagh, Wellcome Images, images.welcome.ac.uk, cc by nc nd 2.0

    • À lire notre dossier sur les traitements contre le cancer

    Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme. S'il représente aussi la deuxième cause de mortalité par cancer, certaines formes ne sont pas agressives et des patients peuvent vivre de longues années avec leur tumeur sans traitement particulier ni symptôme. Pour les autres malades, des traitements existent, principalement à base de radiothérapie ou de chirurgiechirurgie. Malheureusement, les tissus sains environnants (nerfsnerfs et muscles) ne sont pas épargnés et des effets secondaires gênants peuvent se manifester : incontinence, impotence ou encore problèmes érectiles.

    Les scientifiques tentent de développer de nouvelles méthodes moins invasives mais tout aussi efficaces. C'est par exemple le cas des ultrasonsultrasons focalisés de haute intensité (HIFU en anglais), technique prometteuse qui jusque-là n'avait pas été testée dans des essais cliniquesessais cliniques. C'est désormais chose faite, puisque des chercheurs de l'University College de Londres viennent de publier les premiers résultats du genre dans The Lancet Oncology.

    Ce schéma permet de localiser la prostate, placée entre la vessie (<em>b</em><em>ladder</em>) et le rectum. En zoomant davantage, on remarque qu'elle entoure l'urètre. La prostate est une glande dont la principale fonction est de sécréter le liquide séminal, composant important du sperme. © <em>National Cancer Institute</em>, Wikipédia, DP

    Ce schéma permet de localiser la prostate, placée entre la vessie (bladder) et le rectum. En zoomant davantage, on remarque qu'elle entoure l'urètre. La prostate est une glande dont la principale fonction est de sécréter le liquide séminal, composant important du sperme. © National Cancer Institute, Wikipédia, DP

    Les ultrasons, la nouvelle arme contre le cancer de la prostate

    Entre juin 2007 et juin 2010, 41 hommes âgés entre 45 et 80 ans présentant une tumeur prostatique à un stade précoce ont testé cette méthode mise au point il y a plus de 20 ans par des scientifiques français. La technique consiste à envoyer des ultrasons sur des régions très localisées, pas plus grandes qu'un grain de riz. Les cellules cancéreuses sont alors soumises à un fort échauffement, jusqu'à 80 à 90 °C, ce qui les détruit.

    Bilan : une année après le traitement, aucun des candidats n'a présenté d'incontinence, et 89 % d'entre eux ne connaissaient aucun dysfonctionnement érectile. Mieux, 95 % d'entre eux n'avaient plus de tumeur. La technique semble donc efficace et réduit le risque de manifestation d'effets secondaires indésirables.

    Les auteurs de ce travail sont optimistes et pensent que dans un futur pas si éloigné, les ultrasons pourraient devenir très usités, car la technique peut être répétée une fois ou deux sans pour autant induire de nouveaux symptômes gênants.

    L'étape suivante consiste donc à attester de l'efficacité de l'HIFU à plus grande échelle, avec un test contrôlé et randomisé. Si les résultats préliminaires semblent encourageants, il ne faut pas aller trop vite en besogne. L'effectif de cette première phase de l'essai clinique se réduit à une quarantaine de personnes, suivies sur seulement un an. Il est encore trop tôt pour généraliser ces résultats à l'ensemble de la population masculine...