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L’arlequin plongeur continue à montrer des signes d’exposition au pétrole de l’Exxon Valdez, 20 ans après la marée noire. © Smart et Glen, Eol, domaine public
Vingt ans après l'échouage de l'Exxon Valdez, que reste-t-il de cette catastrophe ? Des résidus de pétrolepétrole qui continuent de contaminer la faune, manifestement. C'est ce que révèle l'étude d'un marqueur biologique chez les populations de l'arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus)), un canard qui vit dans la zone intertidalezone intertidale (zone de balancement des maréesmarées), se nourrit d'invertébrés et métabolise difficilement les résidus de pétrole.
L'équipe de Daniel Esler du Centre for Wildlife Ecology de l'Université Simon Fraser a recherché dans les foiesfoies de plusieurs populations d'arlequins plongeurs un marqueur révélateur de l'exposition aux résidus de pétrole. Ce marqueur biologique, c'est le cytochromecytochrome P4501A (CYP1A), dont l'expression signifie une activité de l'EROD (éthoxyrésorufine-O-dééthylase), une enzymeenzyme hépatique détoxifiante qui s'attaque à certains polluants organiques comme les hydrocarbureshydrocarbures.
Les effets d’une marée noire durent plus que quelques années
Les niveaux de ce marqueur indiquent de manière clairemanière claire que les arlequins plongeurs sont toujours exposés à des doses de résidus plus importantes dans les zones contaminées en 1989 par la marée noire de l'Exxon Valdez que dans les zones épargnées.
Ces travaux parus dans la revue Environmental Toxicology & Chemistry confirment les observations déjà réalisées en 1998. « Nous pensons que cela démontre que les arlequins plongeurs sont toujours exposés aux résidus pétroliers de la marée noire 20 après l'événement, conclut Daniel Esler. Il est important de reconnaître que la duréedurée de la présence des résidus pétroliers et de leurs effets n'est pas limitée à quelques années, mais peut perdurer des décennies et affecter certaines espèces sensibles. »