Dit aussi de long-pan, le mur gouttereau est surmonté par le versant de toit portant le chéneau ou la gouttière. C’est d’ailleurs à cette dernière qu’il doit son nom, dérivé du vieux français « goutterot ».


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    Goutterot est un terme d'architecture qui remonterait au XIVe siècle. À l'époque, comme aujourd'hui, il désignait un mur de façade situé latéralement aux pignons. Dans son glossaire du Morvan, édité en 1878, l'écrivain français Eugène Pelletier de Chambure (1813-1897) donne la définition suivante : « Muraille de façade qui relie les pignons d'une maison ». Et de préciser « Ce terme vient de ce que les deux versants d'un toit s'égouttent le long des mursmurs de face ». Le même explique que le mot signifie gouttière en patois du Jura, tout en défendant la thèse d'une origine berrichonne, à partir du vocable « goutteriau ». Rien que de très logique à cela puisque, dixit  «  À proprement parler, le gouttereau est le chemin de la goutte ». Cet érudit amoureux du Morvan signale au passage que le patois de la région est riche de termes et de formes pour désigner « l'eau qui coule ».

    Quand le gouttereau gargouille 

    Dans l'architecture religieuse et seigneuriale du Moyen-Âge, les gargouilles servaient de gouttièresgouttières. Ces sculptures saillantes en forme d'animaux fantastiques ou de monstres évacuaient l'eau de pluie par un canal creusé dans la longueur ou un tuyau et la recrachaient par leur gueule grande ouverte. Elles étaient dimensionnées et positionnées en saillie de manière à expulser l'eau à distance des murs.

    L’aspect grimaçant des gargouilles était destiné à faire peur au diable et à ses envoyés démoniaques. En photo, détail de la cathédrale Notre-Dame de Nevers. © Office de tourisme de Nevers
    L’aspect grimaçant des gargouilles était destiné à faire peur au diable et à ses envoyés démoniaques. En photo, détail de la cathédrale Notre-Dame de Nevers. © Office de tourisme de Nevers