Les cavernes d'acier, d'Isaac Asimov, fait suite aux tomes 1 et 2 du Cycle des Robots qui s'étale sur des millénaires. Visionnaire, l'auteur soulève dès 1953 bien des thèmes d'actualité : une planète Terre qui ne connait que surpopulation, épuisement des ressources naturelles, nourriture artificielle, robotisation massive et rareté de l'emploi. Asimov décrit ici, une civilisation qui a refusé le progrès technologique par crainte et qui, désormais, le subit au lieu de s'en servir.


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    résumé du livre

    Image du site Futura Sciences

    Voici plus de mille ans que l'être humain a créé le robotrobot pour le servir. Depuis cette époque, l'humanité a colonisé l'espace et, aidée de ses robots, a fait de ces nouveaux mondes habités des havres de paix et d'opulence. Les habitants de ces riches cités disséminées à travers les étoilesétoiles se font appeler Spaciens. Mais, de façon inattendue, un monde refuse de faire partie de cette utopie où robots et humains œuvrent ensemble, il s'agit de la Terre.

    Devenue surpeuplée, faisant face à une croissante pénurie de nourriture et de moyens, la Terre a bien changée depuis l'apparition du premier robot. Recouvertes de gigantesques carapaces d'acieracier, les villes fonctionnent désormais en vase clos. L'airair est conditionné et constamment recyclé, la nourriture est faite de levures de synthèse modelées pour ressembler à de banals aliments, et la notion d'intimité est devenue toute relative. Les toilettes et douches sont devenues communautaires, les repas sont pris en compagnie du quartier entier, et tout bien personnel est considéré comme un privilège. 

    Dans ce monde où la surpopulation est reine et le travail rare, la tension sociale est exacerbée par la présence de robots. Plus performants que l'Homme, plus obéissants, ils remplacent peu à peu les travailleurs et le chômage devient un problème réel. C'est au milieu de cette poudrière que l'inspecteur Baley est chargé d'une enquête pour le moins sensible : le Docteur Sarton vient d'être assassiné. Spécialiste en matièrematière de robots, il travaillait à Spacetown, l'ambassade sur Terre des Spaciens où il était chargé de l'insertion des robots dans la société terrienne. Il s'agit d'un meurtre politique.

    Conscient du caractère crucial de cette enquête, Baley est sur des charbonscharbons ardents. Le mobilemobile du meurtre est évident compte tenu du contexte social sur Terre, mais trouver l'auteur du crime n'en est pas moins ardu. Tout respire le complot et chaque réponse amène autant de questions. Aidé du robot Daneel Olivaw, Baley aura moins de deux jours pour résoudre une enquête qui pourrait bien sonner le début de la guerre entre Terriens et Spaciens.

    Comprendre la

    mythologie

    • Les Médiévalistes sont des Terriens nostalgiques d'un passé idéalisé, où la Terre était moins peuplée, plus accueillante. Ils prônent le « retour à la Terre », un mode de vie plus simple centré sur l'agricultureagriculture et un retour à la vie au grand airair. La plupart des Médiévalistes n'ont d'ailleurs jamais aperçu le ciel et ont passé leur vie sous la carapace de la ville.
    • Le Classement est central dans la vie des Terriens. Plus le rang est important, plus la personne a accès à des privilèges. Avoir un lavabo personnel dans son appartement, ou pouvoir choisir une fois par semaine un menu personnalisé au restaurant communautaire. Ces privilèges ont l'air chiche, mais sont d'une importance cruciale dans la vie sociale du Terrien de cette époque. Baley est de rang C5, il a droit à son propre lavabo et parfois même est autorisé à manger chez lui. Il est considéré comme relativement aisé selon les standards de son milieu. Mais de tels privilèges sont faciles à perdre.
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    Surpopulation, étouffement de l'individu, tels sont les maîtres mots des villes terriennes. © grandfailure, Fotolia

    analyse

    Robots et mouvements sociaux

    Ce tome, Les Cavernes d'AcierAcierreprésente un gigantesque bond dans le temps par rapport au tome précédent du Cycle des Robots. On peut voir comment l'humain s'est adapté à la présence des robots au fil des siècles, Terriens et Spaciens représentant deux écoles de pensée radicalement différentes.

    Les notions de communauté, de partage, et de crise du travail sont poussées à l'extrême dans cet ouvrage. Elles font écho aux crises qui ont affaibli le milieu ouvrier et continuent de frapper le travailleur se faisant remplacer par une main d’œuvre automatisée, source de problèmes même à notre époque. 

    La réponse d'Asimov à ce problème est l'adaptabilité. « Il me semble moins juste et moins souhaitable de détruire ce qui ne devrait pas exister -- autrement dit ce que vous appelez, vous, le mal -- que de transformer ce mal en ce que vous appelez le bien », nous dit l'auteur à travers le personnage de Daneel. L'être humain est une créature capable d'adaptation, et face au mouvementmouvement inexorable du « progrès », les réponses ne se trouvent peut-être pas dans la nostalgie de temps plus simples mais dans l'exploitation inattendue du problème qui nous accable.