D’une superficie de 155 km2, la zone 51 est une base militaire située dans l’État du Névada, à l’ouest des États-Unis. Restée secrète jusqu’à sa déclassification en 2013, elle alimente tous les fantasmes, notamment celui de relations secrètes entre l’armée américaine et les extraterrestres.


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    Plus d'un million de personnes se disent prêtes le 20 septembre 2019 à envahir la zone 51, une base militaire américaine, répondant à un défi FacebookFacebook intitulé « Raid sur la Zone 51, ils ne pourront pas tous nous arrêter ». Une plaisanterie censée vérifier l'existence d'une vie extraterrestre et découvrir les secrets que le gouvernement américain conserverait à leurs sujets. L'endroit, qui accueille plusieurs hangars et pistes de décollage, a effectivement servi à des essais d'avions furtifs dans les années 1950 à 1980. De quoi alimenter les théories les plus farfelues depuis de nombreuses années, bien nourries par les nombreux films, livres et séries télévisées sur le sujet.

    Elle cache des technologies extraterrestres

    Le mythe de la zone 51 commence dans les années 1950, lors des essais de l'avion furtif U-2 que les gens interprètent comme des apparitions d'Ovnis. Ces théories sont ranimées en 1989 lorsque Bob Lazar, un ingénieur, affirme dans plusieurs médias américains y avoir travaillé sur des débris de vaisseaux extraterrestres. Bob Lazar assure ainsi avoir contribué à l'analyse de neuf soucoupes volantes afin d'adapter la technologie pour des programmes spatiaux et militaires américains. Il s'agissait notamment de comprendre les systèmes de propulsion d'engins extraterrestres supposés fournir « une énergie infinie ». Parmi les débris spatiaux entreposés dans la base figureraient notamment ceux de l'Ovni écrasé près de Roswell au Nouveau-Mexique en 1947. Les riverains affirment toujours aujourd'hui observer « des lumières très lumineuses » qui disparaissent d'un coup et des flashsflashs suspects dans le ciel, censés correspondre aux essais de ces technologies.

    Elle a servi à tourner l’alunissage de Neil Armstrong en 1969

    Les images mythiques de Neil ArmstrongNeil Armstrong foulant le sol lunaire le 20 juillet 1969 ? Une vulgaire mise en scène tournée en studio par Stanley Kubrick lui-même, le réalisateur de 2001 : l'Odyssée de l'espace, accusé de collaboration avec la Nasa. Des photos satellite de la base montreraient ainsi d'étranges ressemblances entre les cratères du sol du désertdésert américain et les images tournées par les astronautes sur la Lune. Armstrong ne se serait-il d'ailleurs pas lui-même trahi en déclarant pendant qu'il marchait sur la Lune : « C'est d'une beauté pure, exactement comme dans les grands déserts américains » ? Les hangars, eux, auraient servi de studio de cinéma. Il s'agit là d'une des innombrables variantes tendant à montrer que l’Homme n’est jamais allé sur la Lune.

    La zone 51, dans le Nevada, est strictement interdite d’accès et gardée par des militaires armés. De quoi alimenter tous les fantasmes. © Pete Woodhead, Flickr
    La zone 51, dans le Nevada, est strictement interdite d’accès et gardée par des militaires armés. De quoi alimenter tous les fantasmes. © Pete Woodhead, Flickr

    C’est le siège d’un gouvernement mondial secret dirigé par des aliens

    Cette thèse s'appuie sur un document daté de 1952 à propos de crashs survenus en 1947 (donc juste au moment de l'affaire Roswell) indiquant la création d'un groupe secret appelé « Majestic 12 » (MJ-12). D'après les théories complotistes, ce dernier aurait été chargé de négocier une rencontre entre les extraterrestres et le président Dwight Eisenhower, au cours de laquelle un accord a été conclu permettant aux extraterrestres d'étudier la biologie humaine par des enlèvements et des mutilations animales en échange de l'utilisation de technologie extraterrestre. Il a même été suggéré que la menace de John Kennedy de révéler les négociations entre les extraterrestres et le MJ-12 était la principale raison de son assassinat.

    C’est une prison pour extraterrestres

    À l'inverse de la théorie précédente, où les humains seraient dominés par des petits hommes verts, certains prétendent que la base 51 serait une sorte de « Guantanamo » pour les extraterrestres. Une thèse, là encore, alimentée par le témoignage de Bob Lazar, qui assure avoir aperçu un petit extraterrestre gris dans une pièce, entouré de deux hommes en manteaumanteau blanc avant qu'un garde ne l'empêche de regarder. Un autre individu dénommé « Victor », prétendant lui aussi avoir travaillé dans la zone 51, a déclaré dans une interview radiophonique en 1997 avoir été témoin d'un « interrogatoire » musclé, fournissant même une vidéo de mauvaise qualité censée montrer un officier humain communiquant par télépathie avec un pilote extraterrestre abattu par l'US AirAir Force.

    Elle sert de leurre pour détourner l’attention

    Sorte de complot dans le complot, cette théorie avance que la zone 51 serait aujourd'hui quasi vide et continuerait à entretenir une pseudo-activité afin de détourner l'attention des véritables activités de l'armée américaine. Les technologies sensibles auraient ainsi été transférées sur d'autres bases comme celle de Dugway Proving Ground, dans l'Utah, aussi appelée zone 52. Il est vrai qu'à la suite d'une plainte déposée contre l'US Air Force en 1994 après le décès de deux employés exposés à des déchets toxiquesdéchets toxiques, le gouvernement américain tente de calmer les esprits en faisant croire à un déplacement stratégique des employés et des activités vers d'autres bases près de Salt Lake City. Il va même jusqu'à faire supprimer des images satellites montrant l'agrandissement du site. De quoi entretenir l'opacité et la confusion.

    D'autres thèses loufoques circulent sur InternetInternet. La zone servirait de laboratoire visant à créer une race hybridehybride, croisement d'alien et d'humain, afin de produire une élite d'un « nouvel ordre mondial », ou pour constituer une « réserve d'organes » pour les extraterrestres. Plus classique, la zone abriterait une base scientifique pour mener des expériences destinées à manipuler le climat.