2023 se termine avec la promesse que de nombreux événements astronomiques viennent alimenter le calendrier de l'année 2024, et les astronomes amateurs ne seront pas déçus, avec une dizaine de rendez-vous à ne pas manquer. De spectaculaires pluies de météores sous le climat estival à une éclipse solaire totale, les observations des douze prochains mois se veulent déjà grandioses.


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    Préparez vos télescopes et levez les yeux vers le ciel, l'année 2024 sera chargée en événements astronomiques divers et variés. De janvier à décembre, les amateurs auront l'occasion d'assister à de spectaculaires pluies de météores, une éclipse solaireéclipse solaire intégrale, une éclipse lunaireéclipse lunaire partielle tout en profitant de circonstances appropriées pour observer certaines planètes du Système solaire.

    D’impressionnants phénomènes dès le mois de janvier

    À partir du début du mois de janvier 2024, la voûte céleste se verra striée de centaines de météores venant brûler dans l'atmosphèreatmosphère terrestre. Les Quadrantides offrent ainsi un spectacle de toute beauté, à condition de bénéficier d'un ciel clair et dégagé. La pluie d'étoiles filantes atteindra son maximum dans la nuit du 3 au 4 janvier, avec un rythme de chute estimé à 40 objets par heure. Comme toutes pluies de météorites, les observations peuvent varier, mais il est toutefois recommandé de s'éloigner de grandes sources de pollution lumineuse pour bénéficier des meilleures conditions.

    L'astronome Fred Bruenjes photographiait en 2004 près d'une cinquantaine de météores lors des Perséides. © Fred Bruenjes
    L'astronome Fred Bruenjes photographiait en 2004 près d'une cinquantaine de météores lors des Perséides. © Fred Bruenjes

    Dark side of the Moon

    À plusieurs reprises, l'éclat naturel de la Lune sera légèrement occulté par une éclipse pénombrale. Le 25 mars, notre satellite naturel évoluera dans la pénombre de la Terre. Les effets sur la luminositéluminosité de la Lune sont relativement faibles, sa blancheur naturelle se jaunissant ou s'assombrissant. Quelques mois plus tard, le 18 septembre, la Lune subira une éclipse partielleéclipse partielle. Cette fois, elle transitera dans la pénombre mais aussi dans l'ombre directe de notre Planète. À l'inverse de l'éclipse pénombrale, une portion de la Lune se rendra ici presque invisible. Un seul hic de taille : il faudra se trouver sur le continent américain pour profiter de l'assombrissement de la Lune le 25 mars. L'éclipse partielle sera quant à elle visible dans une partie de l'Europe occidentale, dont en France.

    Le Soleil disparaît au-dessus de l’Amérique

    Ce sera la date à ne pas manquer pour les photographes et les observateurs passionnés. Le 8 avril, le Soleil disparaîtra en plein jour sur une grande partie du continent américain. Du nord du Mexique au Canada en passant par la côte est des États-Unis, la Lune passera devant notre astreastre. Cet événement rare permettra d'observer la couronne solairecouronne solaire, mise en valeur par la massemasse noire de la Lune. L'éclipse devrait durer entre 5 et 10 minutes selon le point de vue. Dans les régions environnantes, l’éclipse pourra être observée mais seulement partiellement.

    Photographie de l'éclipse solaire totale de 2017, permettant d'admirer la couronne encerclant l'astre. © Nasa, Gopalswamy
    Photographie de l'éclipse solaire totale de 2017, permettant d'admirer la couronne encerclant l'astre. © Nasa, Gopalswamy

    Le retour de la comète Pons-Brooks

    Déjà en 2023, la comètecomète 12/Pons-Brooks faisait parler d'elle. Découverte au XIXe siècle, les photographes soulignaient l'année dernière son aspect singulier. Dotée de deux aspérités formant des sortes de cornes, la comète gagnait alors plusieurs sobriquets. La « comète cornue » ou le « Faucon Millenium » sera visible à l’œil nu en 2024. Elle s'approchera de la Terre pour atteindre son périhéliepérihélie le 21 avril. Au plus proche de la planète, elle ne sera « qu'à » 230 millions de kilomètres. Sa magnitudemagnitude avoisinera alors 4. Nul doute que certains astronomesastronomes rêvent déjà de photographier la comète durant l'éclipse totaleéclipse totale du 8 avril...

    De mai à août, une pluie d'étoiles filantes dans le ciel nocturne

    À partir du mois de mai, le ballet habituel des pluies météoritiques reprend de plus belle dans la voûte céleste. Le 5 mai, la l'essaim des Êta-Aquarides atteindra son pic pour les résidents de l'hémisphère sudhémisphère sud. Inutile de se parer de patience : jusqu'à 80 météores peuvent se désintégrer dans l'atmosphère en une heure. Du 12 juillet au 23 août, ce sont les DeltaDelta-Aquarides qui strieront le ciel, avec un pic dans la nuit du 28 au 29 juillet. Les observations sont ici plus rares, avec une vingtaine de chutes par heure. Mais c'est lorsque la Terre passe sur les traces de la comète SwiftSwift-Tuttle que l'obscurité nocturnenocturne s'agite de nouveau. Avec les PerséidesPerséides, ce ne sont pas moins de 60 météores par heure qui fendent l'atmosphère terrestre lors du pic de la pluie, dans la nuit du 11 au 12 août.

    Saturne et la Lune se rapprochent

    Les occultationsoccultations lunaires de planètes du Système solaire offrent toujours des vues saisissantes. Si bien qu'en 2023, l'Observatoire royal de Greenwich récompensait une photo capturant le passage de Mars derrière le satellite. Cette année, SaturneSaturne et ses anneaux s'effaceront progressivement derrière l'impeccable blancheur de la Lune dans la nuit du 21 août. Les occultations ne sont pas rares, mais la qualité des observations peut varier. Depuis l'Europe, la géante gazeusegéante gazeuse sera complètement « absorbée ».

    En décembre 2022, l'astronome Ethan Chappel immortalisait l'occultation de Mars par la Lune dans un impressionnant cliché, « <em>Mars Set</em> ». © Ethan Chappel
    En décembre 2022, l'astronome Ethan Chappel immortalisait l'occultation de Mars par la Lune dans un impressionnant cliché, « Mars Set ». © Ethan Chappel

    Disparition temporaire, observation optimale

    Saturne ne disparaîtra pas longtemps. Si la planète aux anneaux refait son apparition dans le ciel matinal d'avril, elle va graduellement gagner en visibilité. Le 8 septembre, elle sera en opposition, atteignant son point le plus proche de la Terre. Alors à 1,2 milliard de kilomètres, elle apparaîtra cependant presque deux fois plus grosse qu'à son point le plus éloigné. Saturne sera alors détectable à l'œilœil nu, aussi lumineuse qu'une grosse étoileétoile. Il faudra néanmoins s'équiper d'une lunette ou d'un télescope pour admirer ses détails. Le 7 décembre, la plus grande planète du Système solaire sera elle aussi en opposition. JupiterJupiter atteindra son point le plus haut aux alentours de minuit et une luminosité optimale, avec une magnitude inférieure à -2.

    Une petite éclipse et puis s’en va...

    Le 2 octobre surviendra une nouvelle éclipse solaire, dite annulaire. La Lune sera plus éloignée de la Terre que lors de l'éclipse totale d'avril. Le résultat visuel sera alors différent, la couronne n'apparaissant pas aussi détaillée. La lumièrelumière du SoleilSoleil provoquera un fort halo lumineux autour de la Lune. L'évènement ne sera visible que dans l'hémisphère sud de la planète, de l'ouest de l'océan Pacifique à l'Amérique du Sud.

    2024, l’année des comètes ?

    De nouveau en octobre, une comète exceptionnellement brillante se dévoilera aux observateurs. Identifiée en 2023, C/2023 (Tsuchinshan-Atlas) traverse le Système solaire pour s'approcher de notre étoile. Entre le 7 et le 12 octobre, sa magnitude culminera à environ 0,3. Une valeur suffisante pour pouvoir l'observer à l'œil nu et faire le bonheur de tous les photographes astronomiques.

    La comète Neowise photographiée en 2020 par la sonde <em>Parker Solar Probe</em>. © Nasa, John Hopkins APL
    La comète Neowise photographiée en 2020 par la sonde Parker Solar Probe. © Nasa, John Hopkins APL

    Des météores dans le froid hivernal

    2024 se clôturera sur deux pluies de météores qui devraient ravir les plus courageux, capables de résister au froid. Entre le 7 et le 17 décembre, les GéminidesGéminides feront s'abattre une pluie d’objets célestes se transformant en étoiles filantesétoiles filantes. Habituellement visibles dans la constellation des Gémeauxconstellation des Gémeaux, la majorité des météores devraient être occultés par la luminosité de la pleine Lunepleine Lune. Se déroulant du 17 au 25 décembre, les Ursides réconforteront les plus patients. La quantité de météores est toutefois bien inférieure aux pluies estivales : entre 5 et 10 objets chutent par heure en moyenne lors des Ursides. Deux événements plus discrets, mais venant joliment conclure une année qui s'annonce riche en belles observations !