Le départ de la navette Discovery le samedi 31 mai a occasionné d’importants dégâts à l’aire de lancement, au point de rendre celle-ci inutilisable pour plusieurs mois.

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    Vue du décollage de Discovery, montrant l’effet des déflecteurs de souffle qui dirigent les gaz vars la gauche (et vers la droite, non visible ici). Crédit Nasa

    Vue du décollage de Discovery, montrant l’effet des déflecteurs de souffle qui dirigent les gaz vars la gauche (et vers la droite, non visible ici). Crédit Nasa

    « Les inspecteurs de la Nasa ont découvert de nombreux dommages à la structure de lancement », a annoncé LeRoy Cain, directeur de l'équipe de la mission STS-124, lors d'une conférence de presse au Johnson Space Center.

    La cause de ces dégâts exceptionnels est pour le moment inconnue. Ils dépassent de loin tout ce qui avait été constaté lors de missions précédentes. Au moment de la mise à feu de ses moteurs, les gaz incandescentsincandescents provenant des tuyères sont dirigés dans une fosse dont la fonction est de les canaliser vers l'extérieur. Lors du décollage de DiscoveryDiscovery, des morceaux de bétonbéton et de briques ont été arrachés et projetés jusqu'à 500 mètres de distance, retombant comme une pluie de météoresmétéores.

    Cette image montre la chute de débris dans les lagunes entourant l’aire de lancement de Discovery. Crédit Nasa
    Cette image montre la chute de débris dans les lagunes entourant l’aire de lancement de Discovery. Crédit Nasa

    Une équipe de recherche a été réunie afin de déterminer les raisons de ces dégâts, mais dans un premier temps il semblerait que tous les dispositifs amortisseurs de bruit et d'onde de choc (murmur d'eau, déflecteurs...) aient parfaitement fonctionné.

    Etat de la fosse située sous les moteurs de la navette après son décollage. Crédit Nasa
    Etat de la fosse située sous les moteurs de la navette après son décollage. Crédit Nasa

    En plus d'être complètement inhabituel, le problème revêt ici une importance toute particulière car si la Nasa possède deux aires de lancement pour ses navettes, 39A et 39B, exceptionnellement les deux sont nécessaires pour la prochaine mission qui prévoit l'envol d'Atlantis vers le télescope spatial Hubble en octobre prochain (mission STS-125).

    Lors d'un vol vers l'ISSISS, en effet, si un problème affecte la navette lors du lancement, empêchant un retour vers la Terre en toute sécurité, les occupants peuvent provisoirement trouver refuge à l'intérieur de la Station SpatialeStation Spatiale en attendant une mission de secours. Mais lors d'un vol vers HubbleHubble, les caractéristiques orbitales, trop différentes, ne permettent pas un tel rendez-vous et les astronautesastronautes seraient contraints de rester à bord de leur engin spatial endommagé, dont l'autonomieautonomie est limitée (une quinzaine de jours).

    Débris éparpillés au niveau de la clôture du périmètre de sécurité interne du pad de lancement à 500 mètres de distance (partie nord). Crédit Nasa
    Débris éparpillés au niveau de la clôture du périmètre de sécurité interne du pad de lancement à 500 mètres de distance (partie nord). Crédit Nasa

    Dans le cas de STS-125, il est prévu qu'une deuxième navette se tienne prête sur la seconde aire de lancement pour pareille éventualité (ce sera EndeavourEndeavour en octobre). Encore faut-il impérativement que ces deux installations soient opérationnelles. Il n'est en effet pas possible d'improviser un tir sans au minimum un mois de préparations.

    La Nasa, interrogée à ce sujet, assure par la voix de son administrateur que les réparations pourront être terminées avant octobre prochain et que le calendrier des prochaines missions ne sera pas altéré.