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    Prévention chez l'homme par les antiviraux : oseltamivir et péramivir

    Prévention chez l'homme par les antiviraux : oseltamivir et péramivir

    La préventionprévention des virus grippaux chez l'homme passe par une mise en place d'antivirauxantiviraux, tels que l'oseltamiviroseltamivir et le péramivir. 

    Structure de l'oseltamivir, un antiviral. © en.citizendium.org

    Structure de l'oseltamivir, un antiviral. © en.citizendium.org

    Les études génétiquesgénétiques des isolats aviaires et humains de cladeclade 1 de 2004-2005 en Asie, montrent une substitution d'acide aminéacide aminé à la position 31 de la protéineprotéine M2 du virus A (H5N1H5N1) ; cette mutation confère invariablement une résistancerésistance aux adamantanes (WHO Global InfluenzaInfluenza Program 2005 65) ; de même les tests de sensibilité in vitroin vitro mettent en évidence une résistance aux adamantanes, du virus A (H5N1) isolé en Thaïlande en 2004 (Chotpitayasunondh, Ungchusak et al. 2005 10). Les inhibiteurs de la protéine M2 ne sont pas indiqués à priori en prophylaxieprophylaxie des infections humaines à A (H5N1).

    Les inhibiteurs de la neuraminidaseneuraminidase ont démontré leur efficacité dans la prévention des manifestations cliniques de la grippe saisonnière (McClellan and Perry 2001 43) (McNicholl and McNicholl 2001 44) (Dreitlein, Maratos et al. 2001 16). Mais on ne dispose pas, à l'heure actuelle, de données suffisantes permettant d'apprécier l'efficacité prophylactique de ces antiviraux, dans le cadre d'une pandémiepandémie de grippe.

    L'oseltamivir

    L'oseltamivir a été utilisé en 2003, aux Pays-Bas (Koopmans, Wilbrink et al. 2004 37) (Ward, Small et al. 2005 63) dans le contrôle de la transmission du virus influenzavirus influenza A (H7N7) chez les personnes exposées professionnellement et leur famille, à la dose de 75 mg par jour.

    Production d'oseltamivir. © Swissinfo SR

    Production d'oseltamivir. © Swissinfo SR

    Bien que des cas de résistance du virus A (H5N1) aient été signalés chez des patients ayant reçu des doses thérapeutiques ou prophylactiques d'oseltamivir (Le, Kiso et al. 2005 38) (de Jong, Tran et al. 2005 14), il n'a pas été démontré à ce jour de résistance primaire du virus à cet antiviral.

    L'OMS recommande l'utilisation de l'oseltamivir chez les personnes en contact avec un sujet atteint par le virus A (H5N1), à la dose de 75 mg par jour chez l'adulte pendant sept à dix jours, et à des doses adaptées en fonction du poids chez l'enfant de plus de un an. Pour les expositions prolongées et/ou répétées, notamment le personnel soignant et les personnes impliquées dans les opérations de destruction des élevages de volaille, des cures préventives, répétitives ou un traitement continu peuvent être nécessaire.

    En France, l'oseltamivir a une autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché pour des doses et des personnes remplissant les critères de l'OMSOMS décrits ci-dessus, chez l'adulte et l'enfant de plus de 13 ans. Le comité européen des médicaments a récemment émis un avis favorable à l'utilisation prophylactique de l'oseltamivir chez l'enfant à partir de un an.

    Le péramivir

    Le péramivir a montré des propriétés inhibitrices plus puissantes in vitro que le zanamivirzanamivir et l'oseltamivir sur les virus grippaux ; il est très efficace dans la prévention de la grippe expérimentale chez le furet et la souris. En raison de sa faible biodisponibilitébiodisponibilité par voie orale, les recherches se sont orientées vers des formes parentérales. Bien que l'administration parentérale soit plus difficile à mettre en œuvre qu'une forme orale, la possibilité d'une dose unique prophylactique par voie intramusculaire, dans le contexte d'une pandémie fait l'objet de recherches (UPMC 2005 5).

    Shane Arnold, responsable du développement du péramivir chez BioCryst. © Dana Mixer for <em>The New York Times</em>

    Shane Arnold, responsable du développement du péramivir chez BioCryst. © Dana Mixer for The New York Times

    Les polyribonucléotides stimulent l'immunitéimmunité cellulaire et humorale et ont démontré une activité protectrice antivirale à large spectre, notamment contre les virus influenza. Les poly ICLC sont des ARNARN synthétiques double brindouble brin, composés d'acide polyriboinosinique-polyribocytidylique (I,C), stabilisé avec de la poly-L-lysinelysine (L) et de la carboxyméthylcellulose (C). Ils ont une activité prophylactique à 100 % dans la grippe expérimentale chez la souris (Wong, Nagata et al. 2005 66). L'activité antivirale est en relation avec l'augmentation de la production d'interféroninterféron α, β et γ in vivoin vivo et l'activation des cellules NK (Wong, Yang et al. 1999 67).