Les sacrifices humains pratiqués dans le monde germanique n’étaient pas cruauté gratuite, mais répondaient à des nécessités sociales et religieuses. Découvrez qui était cet homme des tourbières.

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    Durant l’âge du fer, les sacrifices humains étaient fréquents en Scandinavie. Les dépouilles des victimes étaient jetées dans les tourbièrestourbières, accompagnées d'autres offrandes. C'est grâce au tannin contenu dans les argilesargiles bleues que ces corps nous sont parvenus intacts.

    L'homme de Tollund, actuellement conservé au musée de Silkeborg après avoir été retrouvé dans le Jutland au Danemark, portait encore autour du cou la cordelette avec laquelle il avait été préalablement étranglé ou pendu. Son parfait état de conservation a d'ailleurs fait croire à une mise à mort récente, lors de sa découverte en 1950, mais grâce à l'analyse des pollens fossiles qui l'environnaient, on a pu déterminer qu'il avait vécu au milieu du IVe siècle avant J.-C.

    L’homme de Tollund retrouvé dans une tourbière. © Musée de Silkeborg, Dunod

    L’homme de Tollund retrouvé dans une tourbière. © Musée de Silkeborg, Dunod

    Homme des tourbières : s’agit-il d’un rituel ?

    Les doigts de l'homme, intacts, laissent penser qu'il ne pratiquait pas de travail manuel, sans doute occupait-il un haut rang social. L'environnement du corps permet d'avancer que sa mort résultait d'un sacrifice rituel, mais la présence de nombreux autres cadavres d'hommes, de femmes ou d'animaux dans les tourbières environnantes a suscité bien des interrogations chez les chercheurs. Certains archéologues évoquent un culte dédié aux dieux de la fertilité Freyr et Freyja. L'historienhistorien romain Tacite évoquait déjà dans son livre La Germanie (98 après J.-C.) des sacrifices accomplis lors du renouveau printanier.

    À moins qu'il ne faille imaginer des pratiques divinatoires liées à la pendaison que se serait imposée le roi des dieux Wotan afin de connaître l'avenir, avant de revenir à la vie. Des études menées en Irlande à partir de 2003 sur le même type de cadavres incitent enfin à voir dans ces morts l'écho de rituels de royauté. Ces corps, auprès desquels on a retrouvé des objets vraisemblablement utilisés lors de l'intronisation d'un nouveau souverain, auraient été déposés dans des zones marquant les confins du domaine royal. Peut-être l'homme de Tollund n'était-il finalement qu'une borne frontalière...

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